Maariv: Le Mossad ment sur le refus du Hamas de parvenir à un accord d'échange de prisonniers

19:5110/03/2024, Pazar
AA
Crédit Photo: EMMANUEL DUNAND / AFP
Crédit Photo: EMMANUEL DUNAND / AFP

Le quotidien israélien Maariv a révélé, dimanche, que les déclarations du service de renseignement extérieur israélien (Mossad) concernant l'intransigeance du mouvement Hamas dans les négociations et son refus de parvenir à un accord d'échange de prisonniers sont "fausses et constituent un ramassis de mensonges".

Le journal cite des responsables de la sécurité israélienne, sous couvert d'anonymat, qui affirment que la déclaration du Mossad (samedi) vise à
"donner à Israël une excuse pour interrompre les contacts concernant l'accord sur les prisonniers et pour continuer à faire traîner les choses au détriment de la vie des gens".

Israël mène une guerre dévastatrice contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre dernier, faisant des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des femmes et des enfants, provoquant une destruction massive des infrastructures et une catastrophe humanitaire, ce qui a conduit Tel-Aviv à être poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour
"crime de génocide".

Les sources ont ajouté que plusieurs membres du Cabinet de guerre israélien pensent
"qu'il y a lieu de poursuivre les négociations"
et confirment que le Hamas n'a pas
"fermé la porte",
mais qu'au contraire, il a donné une réponse détaillée au plan de la réunion de Paris.

Le plan de la réunion de Paris, tenue fin janvier dernier, prévoyait la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers dans le cadre d'un cessez-le-feu.

Les sources ont souligné que l'image qui ressort de la déclaration du Mossad est
"fausse"
et peut même être qualifiée de
"ramassis de mensonges".

Un haut responsable de la sécurité israélienne a déclaré au journal :
"Le Hamas a répondu à tous les détails requis et, sur certaines questions, il a adopté des positions difficiles (fait des concessions), il y a certes de grandes divergences, mais il y a certainement de la place pour des négociations, de la créativité, des propositions supplémentaires et des astuces".

Il a souligné que
"la situation que le communiqué du Mossad tente de décrire, à savoir qu'il n'y a personne à qui parler, n'est pas vraie. La réalité est tout autre. S'il y a quelqu'un qui refuse de dialoguer maintenant, c'est bien la partie israélienne".

Samedi, le Mossad a affirmé dans un communiqué que
"le Hamas raffermissait sa position de refus de l'accord et s'efforçait d'enflammer la région pendant le mois de Ramadan (qui débutera lundi) aux dépens des habitants de la Bande de Gaza".

Quelques jours auparavant, le Hamas tenait Israël pour responsable de l'absence de progrès, compte tenu de son refus de fournir des garanties sur la fin de la guerre ou le retrait de ses forces de la Bande de Gaza, ainsi que de garantir la liberté d'entrée de l'aide et le retour des personnes déplacées dans leurs foyers.


La semaine dernière, les pourparlers menés au Caire n'ont pas permis de progresser vers un accord d'échange de prisonniers dans le cadre d'un cessez-le-feu.

Une trêve d'une semaine avait précédemment prévalu entre le Hamas et Israël, jusqu'au 1er décembre dernier. Trêve au cours de laquelle avaient eu lieu un cessez-le-feu, un échange de prisonniers et l'entrée d'une aide humanitaire très limitée dans la Bande de Gaza, avec une médiation qatarie, égyptienne et américaine.


Quelque 8 800 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes. Tel-Aviv estime à 134 le nombre de prisonniers israéliens détenus à Gaza, mais le Hamas a annoncé que 70 d'entre eux avaient été tués lors de bombardements israéliens aléatoires sur l'enclave palestinienne assiégée.


À lire également :








#Bande de Gaza
#Echange de prisonniers
#Hamas
#Israel
#Maariv
#Mossad
#Palestine