Cela s'annonçait comme une grande fête pour les 75 ans d'une Alliance élargie et requinquée: le sommet de l'Otan cette semaine à Washington, risque, au contraire, d'être assombri par les incertitudes sur l'Ukraine et les turbulences politiques des deux côtés de l'Atlantique.
Il planera comme une drôle d'atmosphère sur la capitale des Etats-Unis de mardi à jeudi, lorsque Joe Biden accueillera ses 31 homologues de l'Otan tant les débats autour de sa capacité à affronter Donald Trump à la présidentielle de novembre inquiètent bien au-delà de son pays.
Le président français Emmanuel Macron ne sera pas en reste, après le séisme politique provoqué par l'ascension inédite de l'extrême droite aux législatives.
Une série d'événements qui risque d'animer les discussions entre les dirigeants lors des sessions de travail, d'un diner solennel et des apartés en marge du sommet.
Quel message adresser à l'Ukraine en particulier? Ce sera la grande question de ce sommet où le président Volodymyr Zelensky est aussi attendu.
Débats sur l'adhésion de l'Ukraine
Depuis le sommet de Vilnius l'année dernière, où Volodymyr Zelensky avait singulièrement agacé les Américains, les dirigeants de l'Otan font miroiter une adhésion à terme de Kiev.
Parmi les décisions attendues, la prise en charge par l'Otan de la coordination de l'aide militaire occidentale à l'Ukraine, jusqu'à présent assurée par les Etats-Unis.
L'Otan devrait aussi officialiser un soutien militaire à l'Ukraine de 40 milliards d'euros par an et fournir de nouveaux moyens de défense aérienne, selon des diplomates.
L'Asie en ligne de mire
L'autre grand sujet sera la main tendue à des pays partenaires dans l'Asie-Pacifique, les dirigeants japonais, coréen, australien et néo-zélandais étant invités à participer au sommet jeudi, aux côtés de l'UE.
L'Otan est géographiquement limitée à la zone euro-atlantique. Mais les Etats-Unis ont appelé à plusieurs reprises l'Alliance à répondre à la montée en puissance de la Chine.
Le sommet devrait déboucher sur une ferme condamnation du soutien de Pékin à la Russie, qui, selon les pays occidentaux, permet à Moscou de maintenir à flot son effort de guerre.