L'Italie transfère un premier groupe de migrants vers l'Albanie, Mélonie se félicite

La rédaction
16:4715/10/2024, mardi
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AFP
Le site d'un centre pour migrants récemment construit par l'Italie dans le port de Shengjin, à quelque 60 km au nord-ouest de Tirana, le 11 octobre 2024.
Crédit Photo : ADNAN BECI / AFP
Le site d'un centre pour migrants récemment construit par l'Italie dans le port de Shengjin, à quelque 60 km au nord-ouest de Tirana, le 11 octobre 2024.

L'Italie a commencé à transférer lundi le premier groupe de migrants vers les centres qu'elle gère en Albanie, une première pour un pays membre de l'Union européenne, en vertu d'un accord controversé, que la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a qualifié mardi de "courageux".

Le premier groupe de migrants à bord du Libra, un navire de la marine italienne, a mis le cap vers l'Albanie pour traiter les demandes d'asile dans des centres gérés par l'Italie et installés dans ce pays, à environ 170 kilomètres de l'Italie, de l'autre côté du détroit d'Otrante, a rapporté l'agence de presse italienne ANSA.


Les migrants, tous des hommes qui ont été secourus en mer, auraient été contrôlés à bord pour s'assurer qu'ils venaient de pays
"sûrs"
et qu'ils n'étaient pas vulnérables.

La semaine dernière, les centres de Schengjin et de Gjiader ont été activés pour accueillir les migrants transférés dans le cadre de l'initiative du ministère italien de l'Intérieur, a indiqué le rapport.


Les centres
"sont similaires à ceux en Italie"
avec des régimes de
"détention légers"
, a déclaré précédemment le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, ajoutant qu'
"Il n'y a pas de barbelés, il y a des soins médicaux".

Cette décision a déclenché une levée de bouclier de la part des groupes de défense des droits de l'homme.


En janvier dernier, Amnesty International comptait parmi ceux qui ont exprimé leur inquiétude face à ce projet, exhortant les législateurs à rejeter l'accord sur les migrations avec l'Albanie, qu'ils ont qualifié d'
"impraticable, nuisible et illégal".

Le projet italien rappelle un projet controversé au Royaume-Uni, dévoilé en 2022, visant à transférer des demandeurs d'asile au Rwanda, en Afrique. Le plan britannique avait fait l'objet à l'époque de multiples contestations judiciaires, avant d'être annulé par le nouveau Premier ministre, Keir Starmer.


Un accord "courageux"


"C'est une voie nouvelle, courageuse, inédite, mais qui reflète parfaitement l'esprit européen et est en règle pour être entreprise aussi par d'autres pays hors de l'UE"
, a-t-elle déclaré devant les sénateurs italiens.

Une réunion informelle, à l'initiative de l'Italie, aura lieu à Bruxelles en marge du sommet des 17 et 18 octobre avec les pays les plus intéressés par la question migratoire, a ajouté Mme Meloni, au lendemain du départ du premier groupe de migrants secourus en mer vers ces deux centres en Albanie où ils doivent arriver mercredi.


"L'Italie a montré le bon exemple en signant le protocole Italie-Albanie (...) Nous avons pris du temps en plus pour que tout soit fait de la meilleure manière possible et nous sommes satisfaits des résultats de ce travail"
, a poursuivi Mme Meloni.

"Je suis fière que l'Italie soit devenue de ce point de vue un exemple à suivre"
, a-t-elle dit, évoquant l'intérêt des gouvernements français, allemand, suédois ou britannique sur la politique italienne de gestion des flux migratoires.

Le gouvernement de Giorgia Meloni, cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, a signé fin 2023 avec Tirana un accord prévoyant la création de deux centres en Albanie, d'où les migrants pourront effectuer une demande d'asile.


Cet accord d'une durée de cinq ans, dont le coût pour l'Italie est estimé à 160 millions d'euros par an, concerne les hommes adultes interceptés par la marine ou les garde-côtes italiens dans leur zone de recherche et de sauvetage dans les eaux internationales.


La procédure prévoit un premier contrôle sur un navire militaire, avant un transfert dans un centre du nord de l'Albanie, au port de Shengjin, pour une identification, puis vers un second centre, sur une ancienne base militaire à Gjader.


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