Le premier groupe de migrants à bord du Libra, un navire de la marine italienne, a mis le cap vers l'Albanie pour traiter les demandes d'asile dans des centres gérés par l'Italie et installés dans ce pays, à environ 170 kilomètres de l'Italie, de l'autre côté du détroit d'Otrante, a rapporté l'agence de presse italienne ANSA.
La semaine dernière, les centres de Schengjin et de Gjiader ont été activés pour accueillir les migrants transférés dans le cadre de l'initiative du ministère italien de l'Intérieur, a indiqué le rapport.
Cette décision a déclenché une levée de bouclier de la part des groupes de défense des droits de l'homme.
Le projet italien rappelle un projet controversé au Royaume-Uni, dévoilé en 2022, visant à transférer des demandeurs d'asile au Rwanda, en Afrique. Le plan britannique avait fait l'objet à l'époque de multiples contestations judiciaires, avant d'être annulé par le nouveau Premier ministre, Keir Starmer.
Une réunion informelle, à l'initiative de l'Italie, aura lieu à Bruxelles en marge du sommet des 17 et 18 octobre avec les pays les plus intéressés par la question migratoire, a ajouté Mme Meloni, au lendemain du départ du premier groupe de migrants secourus en mer vers ces deux centres en Albanie où ils doivent arriver mercredi.
Le gouvernement de Giorgia Meloni, cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, a signé fin 2023 avec Tirana un accord prévoyant la création de deux centres en Albanie, d'où les migrants pourront effectuer une demande d'asile.
Cet accord d'une durée de cinq ans, dont le coût pour l'Italie est estimé à 160 millions d'euros par an, concerne les hommes adultes interceptés par la marine ou les garde-côtes italiens dans leur zone de recherche et de sauvetage dans les eaux internationales.
La procédure prévoit un premier contrôle sur un navire militaire, avant un transfert dans un centre du nord de l'Albanie, au port de Shengjin, pour une identification, puis vers un second centre, sur une ancienne base militaire à Gjader.