France: Bruno Retailleau saisit la justice pour "apologie du terrorisme" contre Zineb El Rhazoui

15:3815/10/2024, mardi
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La journaliste franco-marocaine, Zineb El Rhazoui.
Crédit Photo : JOEL SAGET / AFP
La journaliste franco-marocaine, Zineb El Rhazoui.

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a saisi la justice pour signaler des faits qu'il qualifiait "d'apologie du terrorisme" contre la journaliste franco-marocaine Zineb El Rhazoui après des propos tenus auprès du journal Nouvelle Aube.

"J'ai transmis ce jour à Madame la procureure de la République de Paris le signalement pour le délit d'apologie du terrorisme concernant les propos de Madame Zineb El Rhazoui tenus lors d'un entretien avec le journal Nouvelle Aube publié le 4 octobre dernier"
, a-t-il annoncé dans un message publié mardi sur le réseau social X.


Ce signalement intervient en réaction à son positionnement dans le cadre de la guerre menée par Israël sur la bande de Gaza.


Dans son interview à Nouvelle Aube, la journaliste s'était refusée à condamner l'attaque du 7 octobre et avait affirmé qu'elle considérait qu'il
"n'y a pas de civils en Israël"
puisque
"tout le monde est colon" et "arrive pour coloniser une terre qui ne lui appartient pas".

Elle avait par ailleurs qualifié Gaza de
"camp de concentration"
et dénoncé
"des crimes contre l'humanité".

"Non je ne condamne pas le 7 octobre parce que je n'ai pas vu ceux qui somment tout le monde dans les médias français, à condamner le 7 octobre, je ne les ai vus à aucun moment condamner la colonisation, l'occupation, les bombardements massifs de civils, l'assassinat des enfants, les violences sexuelles"
, avait-elle martelé.

Pour rappel, Zineb El Rhazoui a bénéficié d'une couverture médiatique et d'une mise en avant politique pendant de nombreuses années pour promouvoir une vision restrictive de la laïcité et s'attaquer frontalement à la visibilité de l'Islam en France et à ce qu'elle qualifiait
"d'islam politique".

Après l'attaque du 7 octobre 2023, elle a opéré un radical changement de positionnement en dénonçant sans relâche les crimes commis par Israël, et revenant sur ses propos à l'encontre des musulmans et pour lesquels elle présente désormais ses excuses.

Elle est, dès lors, devenue
"persona non grata"
dans les médias français et des décorations qui lui avaient été décernées lui ont elle été retirées par des collectivités territoriales qui avaient pourtant fait d'elle un symbole de la liberté d'expression et d'une prétendue lutte contre l'obscurantisme.

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