Deux personnes ont été tuées lors d'affrontements violents ayant opposé deux principaux groupes armés dans la nuit de lundi à mardi dans la banlieue de Tripoli, forçant le seul aéroport civil de la capitale libyenne à suspendre les vols et à évacuer ses appareils.
Ces deux groupes sont parmi les plus influents à Tripoli, où siège l'un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans un pays miné, depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, par des divisions alimentées par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes.
Des médias locaux ont fait état de véhicules blindés et de pickups armés déployés lundi soir dans plusieurs quartiers à l'est et au sud de Tripoli après l'interpellation du chef de la Brigade 444, Mahmoud Hamza, à l'aéroport de Mitiga, situé dans un secteur contrôlé par la Force al-Radaa.
Mitiga, le seul aéroport civil, a suspendu le trafic aérien, dévié les vols vers Misrata, à 200 km plus à l'est, et évacué les appareils stationnés sur la piste.
La Brigade 444 dépend du ministère de la Défense et est réputée pour être la plus disciplinée. Elle contrôle notamment les banlieues sud de Tripoli mais aussi les villes de Tarhouna et de Bani Walid, sécurisant les routes reliant la capitale au sud du pays.
La Force al-Radaa est une puissante milice qui fait office de police à Tripoli et arrête aussi bien des terroristes que des délinquants de droit commun. Elle se présente comme un organe de sécurité indépendant des ministères de l'Intérieur et de la Défense et contrôle le centre et l'est de Tripoli ainsi que la base aérienne de Mitiga, l'aéroport civil et une prison.