Les organisateurs du concours de l'Eurovision de la chanson ont écarté jeudi l'idée d'exclure Israël de la compétition, contrairement à ce qu'ils avaient fait pour la Russie au lendemain de l'invasion par le pays de l'Ukraine en 2022.
Des appels à bannir Israël du concours sont venus de plusieurs pays à la suite de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque d'une ampleur inédite lancée le 7 octobre par le Hamas depuis la bande de Gaza.
"Les comparaisons entre les guerres et les conflits sont complexes et difficiles et, en tant qu'organisme de média apolitique, il ne nous appartient pas de les établir"
, a déclaré à l'AFP Noel Curran, le directeur général de l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER), qui regroupe les diffuseurs de la compétition.
Il indique que l'UER est
"consciente"
des nombreuses voix qui s'élèvent pour exclure du concours de cette année Israël, qui sera représenté en mai par la chanteuse Eden Golan.
"Cependant, le Concours Eurovision de la chanson est un événement musical apolitique et une compétition entre les radiodiffuseurs de service public membres de l'UER. Il ne s'agit pas d'un concours entre gouvernements"
, relève M. Curran.
Dans le cas d'Israël, explique-t-il,
"nos organes directeurs
(...)
ont convenu que le radiodiffuseur public israélien Kan satisfaisait à toutes les règles du concours pour cette année et qu'il pouvait participer comme il l'a fait au cours des 50 dernières années".
En revanche, poursuit-il,
"dans le cas de la Russie, les radiodiffuseurs russes avaient été suspendus de l'UER en raison de leurs manquements persistants à leurs obligations de membre et pour avoir violé les valeurs du service public".
Et il souligne que la relation entre la chaîne publique Kan et le gouvernement israélien est
"fondamentalement différente"
de celle qui existe entre la télévision russe et Moscou, faisant valoir que le gouvernement israélien a
"menacé ces dernières années de fermer le radiodiffuseur".