Les républicains défient Biden sur l'aide à Israël et l'Ukraine

La rédaction
09:583/11/2023, Cuma
MAJ: 3/11/2023, Cuma
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AFP
Le nouveau président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à la Chambre des représentants, aux États-Unis, le 25 octobre 2023. Crédit photo: CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
Le nouveau président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à la Chambre des représentants, aux États-Unis, le 25 octobre 2023. Crédit photo: CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Les républicains ont adopté jeudi une large enveloppe pour Israël à la Chambre américaine des représentants, tenant tête au président Biden qui réclame que cette aide aille de pair avec des fonds pour Gaza, l'Ukraine, et des partenaires en Asie.

Lors du vote qui a eu lieu à la Chambre des Représentants, 226 représentants ont voté en faveur du projet, alors 196 l'ont rejeté. Douze représentants démocrates ont soutenu le projet, tandis que deux représentants républicains l'ont rejeté.


Le projet prévoit l’octroi d’une aide d’un montant de 14,3 milliards de dollars, dont 4 milliards seront alloués aux systèmes de défense aérienne
"Dôme de fer" et
"David’s Sling", et 1,2 milliard de dollars au système "Iron Beam".

Le projet nécessite l’approbation du Sénat et du président Joe Biden pour pouvoir être légalisé.


La mesure des conservateurs n'a toutefois que très peu de chances d'aboutir, le dirigeant démocrate ayant déjà menacé d'opposer son veto au texte.


Le Congrès américain, enfin fonctionnel avec son nouveau
"speaker"
, est scindé en deux sur le type de soutien à apporter à ses alliés à l'étranger.

Démocrates comme républicains veulent adopter sans tarder une aide militaire pour Israël, partenaire de longue date des États-Unis, en guerre avec le Hamas.


Les choses se compliquent toutefois quand il s'agit de l'Ukraine.


Washington est le fournisseur le plus important d'aide militaire à Kiev, ayant engagé des dizaines de milliards de dollars depuis l'invasion russe en février 2022.


Mais la promesse de Joe Biden de continuer à appuyer financièrement l'Ukraine, réitérée lors de la visite du président Volodymyr Zelensky à Washington en septembre, est mise en péril.


Risque de lassitude


Au Congrès américain, il y a d'un côté la Chambre des représentants, dominée par les conservateurs et où une poignée d'élus de droite appellent à cesser immédiatement l'aide à Kiev. Cette institution a été plongée durant trois semaines dans une paralysie inédite, avec une vacance au perchoir, et son nouveau président, Mike Johnson, cherche encore à prendre ses marques.


Il y a de l'autre le Sénat, à majorité démocrate et où l'opposition républicaine est principalement favorable à l'aide à l'Ukraine.


Conscient du risque de lassitude d'une partie de la classe politique américaine, le président démocrate Joe Biden a décidé de coupler sa demande d'aide pour l'Ukraine - plus de 61 milliards de dollars - avec celle pour Israël, environ 14 milliards.

Joe Biden veut aussi des fonds pour tenir tête à la Chine sur le plan militaire en investissant dans les sous-marins, et sur le plan économique en concurrençant les gros projets chinois dans les pays en développement.


Le démocrate de 80 ans estime par ailleurs qu'il lui faudrait un peu plus de 9 milliards pour répondre à des crises humanitaires internationales, y compris dans la bande de Gaza.


Le tout pour un total de près de 106 milliards de dollars.


"Ne pas perdre une minute"


L'état-major républicain à la Chambre ne l'entend pas de cette oreille et a défié le président américain en adoptant en début de soirée une enveloppe destinée uniquement à Israël. Une poignée de démocrates se sont joints à eux.


Pour financer cette enveloppe, les conservateurs prévoient de ponctionner des fonds du grand plan de Joe Biden sur le climat et les infrastructures adoptées l'an dernier. La Maison Blanche, sans surprise, est contre. Le Sénat également.


Sans faire aucune mention de fonds humanitaires pour Gaza, le nouveau
"speaker"
, Mike Johnson, avait déclaré avant le vote:

Nous ne pouvons pas perdre une minute pour fournir à Israël l'aide dont il a besoin.

Alors, le projet républicain est
"mort-né"
, a rétorqué un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
"Il est inconcevable que quelqu'un puisse penser que nous n'avons pas besoin de fonds supplémentaires pour aider à acheminer de l'eau, de la nourriture et des médicaments à ces personnes"
, a-t-il assuré.

Le bras de fer autour de ces enveloppes - qui en dit long sur les interrogations américaines sur son rôle de gendarme du monde - promet d'être rude.


Le
"speaker"
Mike Johnson a d'ores et déjà estimé que les mesures de soutien aux autres alliés des États-Unis, dont l'Ukraine, devaient faire l'objet de discussions ultérieures.

"Il y a des choses que nous pouvons et devons faire à travers le monde, mais nous devons d'abord nous occuper de ce qui se passe dans notre propre maison
", a-t-il plaidé.

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