Lors du vote qui a eu lieu à la Chambre des Représentants, 226 représentants ont voté en faveur du projet, alors 196 l'ont rejeté. Douze représentants démocrates ont soutenu le projet, tandis que deux représentants républicains l'ont rejeté.
Le projet nécessite l’approbation du Sénat et du président Joe Biden pour pouvoir être légalisé.
La mesure des conservateurs n'a toutefois que très peu de chances d'aboutir, le dirigeant démocrate ayant déjà menacé d'opposer son veto au texte.
Démocrates comme républicains veulent adopter sans tarder une aide militaire pour Israël, partenaire de longue date des États-Unis, en guerre avec le Hamas.
Les choses se compliquent toutefois quand il s'agit de l'Ukraine.
Washington est le fournisseur le plus important d'aide militaire à Kiev, ayant engagé des dizaines de milliards de dollars depuis l'invasion russe en février 2022.
Mais la promesse de Joe Biden de continuer à appuyer financièrement l'Ukraine, réitérée lors de la visite du président Volodymyr Zelensky à Washington en septembre, est mise en péril.
Au Congrès américain, il y a d'un côté la Chambre des représentants, dominée par les conservateurs et où une poignée d'élus de droite appellent à cesser immédiatement l'aide à Kiev. Cette institution a été plongée durant trois semaines dans une paralysie inédite, avec une vacance au perchoir, et son nouveau président, Mike Johnson, cherche encore à prendre ses marques.
Il y a de l'autre le Sénat, à majorité démocrate et où l'opposition républicaine est principalement favorable à l'aide à l'Ukraine.
Joe Biden veut aussi des fonds pour tenir tête à la Chine sur le plan militaire en investissant dans les sous-marins, et sur le plan économique en concurrençant les gros projets chinois dans les pays en développement.
Le démocrate de 80 ans estime par ailleurs qu'il lui faudrait un peu plus de 9 milliards pour répondre à des crises humanitaires internationales, y compris dans la bande de Gaza.
Le tout pour un total de près de 106 milliards de dollars.
L'état-major républicain à la Chambre ne l'entend pas de cette oreille et a défié le président américain en adoptant en début de soirée une enveloppe destinée uniquement à Israël. Une poignée de démocrates se sont joints à eux.
Pour financer cette enveloppe, les conservateurs prévoient de ponctionner des fonds du grand plan de Joe Biden sur le climat et les infrastructures adoptées l'an dernier. La Maison Blanche, sans surprise, est contre. Le Sénat également.
Nous ne pouvons pas perdre une minute pour fournir à Israël l'aide dont il a besoin.
Le bras de fer autour de ces enveloppes - qui en dit long sur les interrogations américaines sur son rôle de gendarme du monde - promet d'être rude.