Cuba fait partie des pays d'Amérique latine les plus touchés par l'inflation, qui a pris par surprise ses habitants peu habitués à ce phénomène dans le système économique socialiste de l'île.
Mardi, le président cubain Miguel Diaz-Canel participera à une rencontre virtuelle avec ses homologues du Mexique, de Colombie, du Brésil et d'Argentine, pays également touchés à divers degrés par l'inflation et dont les gouvernements de gauche veulent adopter une stratégie commune pour faire baisser les prix.
A Cuba, tout a commencé avec la mise en œuvre en janvier 2021, par le gouvernement communiste, d'une réforme monétaire destinée à mettre fin à la présence dans le pays d'une double monnaie, dont une équivalente au dollar, qui générait des distorsions dans l'économie.
Or la réforme, instaurée en pleine pandémie, a provoqué une dévaluation du peso cubain qui a vu passé le prix du dollar de 24 pesos à 120 pesos au taux officiel, et l'a fait flamber sur le marché noir, où il s'échange à 180 pesos.
Or pour acheter une boîte de 30 œufs dans son quartier de Vedado à La Havane, il lui faut désormais débourser l'équivalent de 14,1 dollars, contre 4 dollars mi-2021.
Face aux prix qui s'envolent, Mme Castellanos se contente d'acheter les produits dans les magasins de la "libreta", le carnet d'approvisionnement introduit par Fidel Castro en 1963 pour faire face aux pénuries alimentaires et symbole pour beaucoup de sécurité alimentaire.
Dans une analyse sur le coût de la vie à Cuba, l'économiste cubain Omar Everleny Pérez estime qu'un couple a besoin de 113 dollars par mois pour subvenir à ses besoins alimentaires basiques, en complétant les dépenses de la "libreta" par des achats dans les magasins d'Etat en devises étrangères où les prix sont bien plus élevés.
Mais on n'y trouve pas de tout. Le kilo de lait en poudre, auquel Xiomara Castellanos a renoncé, n'est disponible à environ 14 dollars que dans les petites boutiques privées qui fleurissent à La Havane depuis 2021 lorsque le gouvernement a autorisé les PME. Les prix des produits proposés, souvent importés, s'adaptent alors au marché.
Sur l'île de 11,1 millions d'habitants où le salaire moyen est de 33 dollars, une partie de la population ne survivrait pas sans l'argent envoyé depuis l'étranger par leurs familles émigrées.