Les camps des deux généraux en guerre au Soudan ont accepté une trêve de 24 heures, a annoncé vendredi le médiateur saoudien, alors que des affrontements se poursuivent aux abords du plus important complexe militaire du pays.
Il s'agit d'une énième trêve, après de nombreuses autres qui n'ont quasiment pas été respectées, dans cette guerre déclenchée le 15 avril entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.
Dans les zones de combat, qui se déroulent principalement dans la capitale Khartoum et la vaste région de Darfour (ouest), les ONG ne cessent d'alerter sur la détérioration de la situation humanitaire.
"Persona non grata"
Sur le plan diplomatique, le gouvernement soudanais a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi persona non grata l'émissaire de l'ONU au Soudan, l'Allemand Volker Perthes, l'accusant d'avoir pris partie dans le conflit.
Fin mai, dans une lettre au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le chef de l'armée soudanaise avait réclamé le limogeage de M. Perthes, l'accusant d'être responsable de la guerre.
Sur le terrain, les affrontements se poursuivent vendredi aux abords du plus important complexe militaire du Soudan, l'usine Yarmouk à Khartoum, ont indiqué des témoins à la presse.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins ont fait état d'un énorme bruit et du déclenchement d'un incendie après l'explosion d'un réservoir de l'installation pétrolière d'Al-Shajara, près du site de Yarmouk.
Visibles à plus de 10 km, des colonnes de fumée s'élèvent dans le ciel de la capitale. Les quartiers de l'est ont été frappés vendredi par des bombardements aériens, selon des habitants qui disent entendre régulièrement le bruit sourd des canons antiaériens.