- 26.11.2024, mardi
- 02:48
Des personnes font la queue dans un bureau de vote avant de déposer leur bulletin de vote pour les élections législatives au Sri Lanka, à Colombo, le 14 novembre 2024.
Le Sri Lanka vote jeudi pour élire ses députés, deux mois après l'arrivée au pouvoir d'Anura Kumara Dissanayake, premier président de gauche de l'histoire du pays.
Son objectif est d’obtenir une majorité parlementaire pour mettre en œuvre ses réformes promises.
Formé au marxisme mais aujourd'hui favorable à l'économie de marché, Dissanayake, 55 ans, a été élu en septembre, prenant la tête d’un pays marqué par sa pire crise économique. Ses engagements de réduire les taxes sur les produits de première nécessité et de lutter contre la corruption ont largement séduit l’électorat.
Dès son arrivée au palais présidentiel, il a dissous le Parlement et convoqué des élections législatives anticipées pour renforcer sa coalition. Au terme d'une campagne relativement calme, environ 17 millions d’électeurs sri-lankais se sont rendus aux urnes dès 07h00 locales (01h30 GMT), avec une fermeture prévue à 16h00.
Les premiers résultats sont attendus à partir de vendredi.
"J'espère un nouveau pays, un nouveau gouvernement qui comprend le peuple"
, a déclaré un électeur, Milton Gankandage, après avoir voté dans la banlieue de Colombo. Ce retraité de 70 ans a ajouté: "Les anciens dirigeants nous ont déçus. Nous soutenons la nouvelle génération qui va développer le pays."
La coalition de gauche NPP, dirigée par le Front de libération du peuple (JVP) du président, ne détient actuellement que 3 des 225 sièges du Parlement sortant. Cependant, les analystes anticipent une victoire nette de la coalition face à une opposition fragmentée.
Espoir de changement
Espoir de changement
Selon Kusal Perera, analyste politique,
"L'opposition est morte. Le NPP formera le prochain gouvernement."
Dans la banlieue de Colombo, un autre électeur, Mr. Sivalogadasan, a déclaré:
"Les gens espèrent un changement."
Bien que son parti conserve l’emblème du marteau et de la faucille, Dissanayake a également obtenu le soutien des milieux économiques en rassurant sur le maintien de l’accord signé en 2023 avec le Fonds monétaire international (FMI).
La crise économique du Sri Lanka a culminé en 2022, avec un défaut de paiement de sa dette publique, alors estimée à 46 milliards de dollars. Sous la pression, le successeur de l'ancien président Gotabaya Rajapaksa, Ranil Wickremesinghe, a mis en place des mesures d’austérité pour garantir une aide de 2,9 milliards de dollars du FMI.
Dissanayake a exprimé son souhait de renégocier certaines clauses de cet accord, et des discussions sont en cours entre le FMI et le gouvernement sri-lankais. L'institution a néanmoins insisté sur l'importance de préserver les progrès accomplis.
Pour garantir le bon déroulement des élections, plus de 80.000 policiers ont été mobilisés.
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