- 23.11.2024, samedi
- 23:48
Anil Madusanka, un chauffeur d'hôtel qui a rejoint les forces russes. Il a été blessé par des éclats d'obus qui lui ont déchiré les deux jambes. Après avoir été hospitalisé, il s'est réfugié à l'ambassade du Sri Lanka à Moscou, qui a organisé son rapatriement le mois dernier.
Le Sri Lanka a demandé à Moscou d'autoriser ses ressortissants participant à la guerre livrée par la Russie à l'Ukraine à rentrer s'ils le souhaitent, a annoncé jeudi le gouvernement.
Une délégation officielle a eu cette semaine deux jours de discussions dans la capitale russe, où elle a par ailleurs réclamé des compensations pour 17 Sri-Lankais tués dans les combats, a déclaré à Colombo le ministère des Affaires étrangères.
En outre, au moins un ex-membre de l'armée sri-lankaise a été tué après avoir rejoint les forces ukrainiennes, selon les autorités du Sri Lanka. Le parlement sri-lankais a ouvert le mois dernier une enquête bipartite pour tenter de retrouver au moins 2.000 anciens militaires qui se seraient enrôlés, principalement du côté russe, dans le cadre du conflit en Ukraine.
Le ministère des Affaires étrangères a expliqué que les pourparlers à Moscou s'étaient focalisés sur la recherche des Sri-Lankais envoyés en tant que soldats en Ukraine, le soutien à ceux qui seraient blessés et la recherche des disparus.
Le ministre d'État aux Affaires étrangères, Tharaka Balasuriya, qui dirigeait la délégation dépêchée en Russie, a évoqué la possibilité de retours volontaires, de résiliation anticipée des contrats et de régularisation des soldes, a souligné le ministère.
Lorsque l'économie du Sri Lanka s'est effondrée en 2022, des gens ont cherché du travail à l'étranger partout où c'était possible, y compris d'ex-militaires qui ont rejoint les forces s'affrontant en Ukraine après l'invasion russe. Leurs familles ont depuis fait pression sur les autorités sri-lankaises pour qu'elles les aident à retourner chez eux.
Le Sri Lanka a maintenu une armée importante par rapport à sa population de 22 millions d'habitants à l'issue d'une guerre civile de plusieurs décennies contre les séparatistes tamouls en 2009. La Russie aurait recruté des milliers de combattants étrangers, dont beaucoup en provenance d'Asie du Sud. Mais ni ce pays ni l'Ukraine ne disent combien d'étrangers servent dans leurs armées respectives ni combien sont prisonniers de guerre.
Le gouvernement sri-lankais affirme que ces derniers sont au nombre d'une douzaine en Ukraine. Le ministère des Affaires étrangères à Colombo a déclaré plus tôt ce mois-ci que la Russie avait accepté de ne plus recruter de Sri-Lankais dans son armée.
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