Londres annonce une suspension partielle des exportations d'armes à Israël

La rédaction
10:133/09/2024, mardi
AFP
Une banderole affichant "Keir Starmer: Les travaillistes vont-ils cesser d'armer Israël ?" est accrochée sur le pont de Westminster, devant le Palais de Westminster, à Londres, le 3 juin 2024.
Crédit Photo : HENRY NICHOLLS / AFP
Une banderole affichant "Keir Starmer: Les travaillistes vont-ils cesser d'armer Israël ?" est accrochée sur le pont de Westminster, devant le Palais de Westminster, à Londres, le 3 juin 2024.

Le Royaume-Uni a annoncé lundi suspendre une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël sur un total de 350, en évoquant un "risque" qu'elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza.

"Pour certaines exportations d'armes vers Israël, il existe un risque clair qu'elles soient utilisées pour commettre ou faciliter une violation grave du droit humanitaire international",
a déclaré devant le Parlement britannique le ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Les licences suspendues incluent des équipements
"qui pourraient être utilisés dans le conflit actuel"
à Gaza, a précisé le chef de la diplomatie. 

Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant a rapidement réagi, se disant sur X
"profondément déçu"
par cette décision qui intervient
"quand nous menons une guerre sur sept fronts différents, une guerre qui a été lancée par une organisation terroriste sauvage, sans avoir été provoquée".

Ajoutant notamment que cela ne concernait pas des éléments de l'avion de combat F-35, David Lammy a insisté:


Il ne s'agit pas d'une interdiction générale. Ce n'est pas un embargo.

Cette décision intervient à l'issue d'un examen des licences d'armes exportées vers Israël que le chef de la diplomatie britannique avait demandé peu après avoir pris ses fonctions début juillet.

Réaffirmant son soutien au droit d'Israël de se défendre, David Lammy a affirmé que cette suspension n'était
"pas une affirmation sur l'innocence ou la culpabilité"
et que la position du gouvernement britannique n'est pas figée. 

"Nous n'avons pas et ne pourrons pas nous prononcer sur le fait de savoir si Israël a violé le droit humanitaire international",
a-t-il déclaré, ajoutant que le Royaume-Uni
"n'est pas un tribunal international".

Depuis son arrivée au pouvoir début juillet, le gouvernement travailliste britannique de Keir Starmer (centre-gauche) a appelé à de multiples reprises à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

La semaine dernière, le chef de la diplomatie s'était dit
"profondément"
inquiet par l'
"opération militaire israélienne"
en Palestine occupée.

"Si cette décision semble démontrer que le Royaume-Uni a finalement accepté les preuves très claires et inquiétantes des crimes de guerre à Gaza, elle est malheureusement trop limitée et remplie de lacunes",
a réagi dans une déclaration le directeur pour le Royaume-Uni de l'ONG Amnesty International, Sacha Deshmukh.

Il pointe notamment l'exemption concernant les F-35, alors que:


Les F-35 sont largement utilisés à Gaza.

Ainsi, le gouvernement
"continue de risquer d'être complice de crimes de guerre, d'apartheid, et possiblement de génocide"
, a-t-il ajouté.

Une critique également faite par l'ONG Campaign against arm trade (CAAT), qui juge
"choquante et injustifiable"
cette exemption.

Plusieurs associations ont intenté des procédures devant la justice contre les livraisons d'armes du gouvernement britannique à Israël, avançant qu'il ne respectait pas ses propres règles d'attribution de licences.


Ces règles stipulent que des armes ne peuvent être vendues à un pays tiers s'il existe un risque clair qu'elle peuvent être utilisées en violation du droit humanitaire international.

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