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"The Gaza project": Quand la veste de presse devient un danger mortel

Un nombre alarmant de journalistes, principalement palestiniens, ont perdu la vie depuis le début du conflit entre Israël et la Palestine à Gaza, faisant de cette guerre l'une des plus meurtrières pour la presse.

La rédaction
12:05 - 25/06/2024 Salı
AFP
Depuis le début du conflit entre Israël et la Palestine à Gaza, plus de cent journalistes, majoritairement palestiniens, ont tragiquement perdu la vie, marquant ainsi l'un des épisodes les plus meurtriers pour la presse.
Crédit Photo : AA / Archive
Depuis le début du conflit entre Israël et la Palestine à Gaza, plus de cent journalistes, majoritairement palestiniens, ont tragiquement perdu la vie, marquant ainsi l'un des épisodes les plus meurtriers pour la presse.

Un consortium de médias internationaux, composé de 50 journalistes représentant 13 organisations, a mené une enquête sous l'égide de Forbidden Stories, réseau spécialisé dans l'investigation, pendant quatre mois.


L'enquête publiée mardi par des médias tels que Der Spiegel, Le Monde, ARIJ, The Guardian, ZDF et d'autres, examine les incidents où des journalistes ont été tués ou blessés en couvrant le conflit ou en tentant de documenter la vie quotidienne des Gazaouis en proie à une crise humanitaire sans précédent.

Le nombre de journalistes tués, dépassant les 100, est alarmant.
"C'est l'une des attaques les plus flagrantes contre la liberté de la presse que j'ai jamais vue"
, déclare Carlos Martinez de la Serna, directeur du Comité de protection des journalistes (CPJ), dans une interview accordée au consortium.

L'armée israélienne a rejeté les accusations selon lesquelles elle ciblerait intentionnellement des journalistes, affirmant que la plupart des cas mentionnés sont en réalité des militants tués lors d'opérations militaires, mais comptabilisés à tort comme des journalistes.

Le consortium a analysé des milliers d'heures de vidéos et d'audios en provenance de Gaza, enquêtant sur de nombreux incidents où des journalistes ont été visés ou blessés.


La veste de presse, une "menace" évidente


Selon les données compilées par Arij, au moins 40 journalistes ou travailleurs des médias ont été tués chez eux. Quatorze autres ont été tués ou blessés alors qu'ils portaient leur veste de presse à Gaza, en Palestine occupée ou dans le sud du Liban, et 18 ont été touchés dans des frappes de drones à Gaza.


Quatre journalistes ont été tués ou blessés dans des frappes de drones alors qu'ils portaient leur gilet de presse. Au moins 40 journalistes travaillant pour des médias affiliés au Hamas ont également perdu la vie, selon l'étude.

Pour Laurent Richard, cofondateur de Forbidden Stories,
"les journalistes gazaouis savent depuis longtemps que leur veste de presse ne les protège plus. Pire encore, elle peut les exposer davantage"
, écrit-il dans un éditorial publié mardi.

"Cette veste était censée nous identifier et nous protéger selon le droit international et les conventions de Genève, mais maintenant elle représente une menace pour nous"
, déclare également Basel Khair Al-Din, un journaliste palestinien à Gaza qui a été visé par un drone lors d'un reportage à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza.

Malgré tout,
"les journalistes sont les témoins dont l'Histoire a besoin"
, souligne Laurent Richard.

Pour Phil Chetwynd, directeur de l'information de l'AFP, dont les bureaux à Gaza ont été gravement endommagés par un probable tir de char israélien le 2 novembre 2023, le nombre de journalistes tués est
"complètement inacceptable".

"Ce qui m'inquiète le plus, c'est le manque de réaction à cette situation à l'échelle mondiale. Je ne vois pas les gouvernements exprimer leur indignation. C'est extrêmement préoccupant"
, ajoute-t-il.

Selon le syndicat des journalistes palestiniens, près de 70 infrastructures de presse ont été partiellement ou totalement détruites depuis le début du conflit.

Shourouk Assad, porte-parole du syndicat des journalistes palestiniens, exprime son point de vue:
"Si 100 ou 140 journalistes israéliens ou ukrainiens étaient tués, je doute que la réaction mondiale serait la même. Les journalistes devraient être protégés, peu importe leur nationalité".

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