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Inflation au Nigeria: le président double le salaire minimum public

Le président du Nigeria, Bola Tinubu, a plus que doublé le salaire minimum mensuel dans le secteur public, quelques semaines après un vaste mouvement social contre la forte hausse du coût de la vie, a annoncé jeudi un de ses conseillers.

09:55 - 19/07/2024 Cuma
AFP
Le Président nigérian, Bola Ahmed Tinubu.
Crédit Photo : SODIQ ADELAKUN / AFP
Le Président nigérian, Bola Ahmed Tinubu.
"Le président Bola Tinubu a approuvé un salaire minimum de 70 000 nairas pour les travailleurs nigérians en promettant de réviser la loi nationale sur le salaire minimum tous les trois ans",
a écrit le conseiller média du président nigérian, Bayo Onanuga, sur X jeudi.

Cette décision s'applique aux employés fédéraux, aux fonctionnaires, aux personnels des aéroports et aux enseignants du public.

Elle a été prise par le président Tinubu lors d'une réunion avec les dirigeants syndicaux à Abuja, a détaillé M. Onanuga.


"Le président Tinubu a également promis d'aider le secteur privé et les collectivités territoriales à payer le salaire minimum",
selon M. Onanuga.

L'augmentation du salaire minimum public, qui était jusque-là de 30 000 nairas (17 euros), est bien inférieure aux exigences des syndicats, qui réclamaient de le porter jusqu'à 250 000 nairas (141 euros).

Joe Ajaero, le dirigeant du principal syndicat nigérian, le Congrès du travail du Nigeria (NLC), a indiqué jeudi à la presse accueillir cette annonce
"avec des sentiments mitigés au vu de la situation économique".

"Nous devons avancer malgré la situation, et la négociation ne peut pas trop durer...",
a-t-il indiqué, en saluant l'annonce de cette hausse.

Des travailleurs de la capitale Abuja ont eux jugé auprès de l'AFP que cette augmentation n'était pas suffisante.


"C'est irréaliste, ils devraient examiner le coût des choses"
, a ainsi expliqué Charles, un employé de l'administration publique de 53 ans.

"J'ai peur de ne pas pouvoir nourrir ma famille",
a-t-il confié.
"Un sac de riz ne dure pas plus de quatre semaines et cela me coûte 86 000 nairas (environ 48 euros). C'est horrible",
a-t-il ajouté.

Grèves


L'inflation a atteint des niveaux records, se portant à près de 34% en mai, avec une inflation alimentaire d'environ 41%, selon le bureau national des statistiques.

De nombreux Nigérians pauvres ont dû sauter des repas et renoncer à des produits tels que la viande, les œufs et le lait, tandis que dans le nord, la crise économique a contraint les gens à manger du riz de mauvaise qualité utilisé pour nourrir les poissons.


Début juin, des travailleurs syndiqués avaient, pour réclamer au gouvernement une hausse du salaire minimum national, bloqué le réseau national d'électricité, les vols intérieurs et fermé la plupart des bureaux fédéraux, des ports, des stations-service et des tribunaux.

Ces grèves, suspendues le lendemain, étaient menées par les principaux syndicats du pays, le NLC et le Congrès des syndicats (TUC).


Le NLC regroupe des dizaines de syndicats comptant des dizaines de milliers de membres, des fonctionnaires aux enseignants en passant par les travailleurs du secteur pétrolier et des transports.


Les syndicats protestaient également contre la hausse des tarifs de l'électricité qui ont augmenté, après une des réformes économiques lancées par le président Bola Ahmed Tinubu.


Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, M. Tinubu a mis fin à la subvention des carburants et au contrôle des changes, ce qui a entraîné un triplement des prix de l'essence et une hausse du coût de la vie, le naira ayant chuté par rapport au dollar.

M. Tinubu a appelé à la patience pour permettre aux réformes d'entrer en vigueur, affirmant qu'elles contribueront à attirer les investissements étrangers.


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