Crédit Photo : Camille LAFFONT / AFP
Des migrants sont assis à l'arrière d'un pick-up quelques minutes avant de se rendre à la frontière libyenne à Agadez, le 2 janvier 2024.
Les autorités nigériennes ont dénoncé, samedi, l'accord militaire entre le Niger et les États-Unis d'Amérique.
"Le gouvernement du Niger, prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple, décide, en toute souveraineté, de dénoncer avec effet immédiat l'accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civil du département américain de la Défense sur le territoire de la République du Niger"
, a annoncé le Colonel-major Abdourahamane Amadou, porte-parole du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), l'organe militaire au pouvoir, dans un communiqué lu à la télévision publique.
Il a précisé qu'une
"correspondance diplomatique sera adressée à la partie américaine à cet effet"
.
Cette décision des autorités nigériennes fait suite à une rencontre de trois jours entre des officiels nigériens et une délégation américaine à Niamey.
"Le gouvernement du Niger tient à informer l'opinion nationale et internationale que les 12, 13 et 14 mars 2024, ses représentants, sous l'autorité de Son Excellence Ali Mahamane Lamine Zene, Premier ministre, ont eu une série de réunions de travail avec une délégation américaine composée de la Sous-secrétaire d'État aux affaires africaines, cheffe de délégation Mme Molly Phee, du Secrétaire d'État adjoint aux affaires internationales Dr Céleste Wallander, du Commandant de l'Africom le Général Michael E.Langley, du Directeur adjoint de l'Afrique de l'ouest Skye Justice et de l'ambassadrice des États-Unis au Niger Kathleen FitzGibbon"
, ajouté le porte-parole du CNSP, déplorant que l'arrivée de la mission américaine
"n'a pas respecté les usages diplomatiques".
Selon le Colonel-major Abdourahamane Amadou, les discussions ont essentiellement tourné autour du retour de l'ordre constitutionnel au Niger, ainsi sur le choix des partenaires du Niger sur le plan diplomatique, militaire et stratégique.
Il a poursuivi en dévoilant que la délégation américaine s'est notamment focalisée sur les relations que le Niger entretient avec la Fédération de la Russie et la République Islamique d'Iran.
"Sur le choix des partenaires diplomatiques, stratégiques et militaires, le gouvernement du Niger regrette la volonté de la délégation américaine de dénier au peuple souverain du Niger le droit de choisir ses partenaires et le type de partenariat à même de l'aider à mieux lutter contre le Niger, alors que les États-Unis ont décidé unilatéralement de suspendre toute coopération entre nos deux pays"
, a déploré le porte-parole du CNSP.
Précisant que le Niger
"n'a signé aucun accord secret sur l'uranium avec la Russie et l'Iran"
, il a dénoncé
"l'attitude condescendante, assortie des menaces de représailles, de la cheffe de la délégation américaine vis-à-vis du gouvernement et du peuple nigérien".
Pour rappel, Les États-Unis d'Amérique disposent d'une base militaire au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Jusqu'au coup d'État du 26 juillet dernier contre le Président Mohamed Bazoum, une partie des soldats américains étaient stationnés au sein de l'Escadrille militaire de Niamey.
Quelques semaines après le coup d'État, ses soldats ont rejoint la principale base située à Agadez, dans le Nord du Niger et près des frontières libyenne et algérienne. Les autorités militaires nigériennes avaient déjà dénoncé l'accord militaire avec la France dont les soldats ont définitivement quitté le Niger depuis fin décembre.
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