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Le directeur général de la Banque centrale du Kenya, le Dr. Kamau Thugge.
Le Kenya sera en mesure de rembourser en juin un "eurobond" (euro-obligation) de 2 milliards de dollars (1,88 milliard d'euros), grâce à des prêts internationaux, a assuré mercredi le gouverneur de la Banque centrale de ce pays d'Afrique de l'Est.
Le Kenya, locomotive économique de la région, fait face à une forte dépréciation de sa monnaie, le shilling, face au dollar, et à une importante dette publique.
"Je sais qu'il y a eu beaucoup d'inquiétudes quant à la manière dont nous allons gérer les deux milliards d'euro-obligations arrivant à échéance en juin, et je pense que cela a généré beaucoup d'incertitude et les gens se demandent si le gouvernement aura suffisamment de réserves pour pouvoir payer cette dette"
, a déclaré le gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Kamau Thugge, lors d'une conférence de presse.
"Nous avons les ressources, l'argent qui vient de la Banque mondiale, des institutions régionales, des institutions multilatérales",
a également affirmé M. Thugge, avant de poursuivre:
Ce risque des euro-obligations sera, à mon avis, complètement éliminé. Et cela devrait également contribuer à un renforcement du shilling.
La dépréciation du shilling kényan s'est accélérée depuis un an, perdant près de 29% de sa valeur face au dollar. Selon la Banque centrale du Kenya, un dollar se vendait à 160 shillings mercredi.
Ce taux de change historiquement bas résulte notamment du renforcement de la monnaie américaine, en raison entre autres des rendements élevés des bons du Trésor américain.
Cette dépréciation rend les importations plus onéreuses et vient alourdir le poids de la dette kényane, qui s'élevait à plus de 10.100 milliards de shillings (64,4 milliards d'euros) fin juin, selon les chiffres du Trésor, soit environ deux tiers du produit intérieur brut.
Le pays d'Afrique de l'Est est également confronté à une forte inflation, de 6,9% sur un an en janvier. Face à cette hausse des prix "persistante", l'institution financière a augmenté mardi son taux d'intérêt directeur, passant de 12,5 à 13%, son niveau le plus élevé depuis 12 ans.
Élu en août 2022, le président William Ruto a introduit une série de hausses d'impôts et nouvelles taxes censées augmenter les recettes de l'Etat et redonner des marges de manœuvre au pays.
Mais ces mesures pèsent lourd sur le pouvoir d'achat, suscitant incompréhension et mécontentement dans la population alors qu'il avait promis durant la campagne présidentielle d'atténuer les difficultés financières des Kényans les plus pauvres.
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