Le Canada a annoncé jeudi repousser de trois années l'élargissement de sa loi sur l'aide médicale à mourir, qui devait à la mi-mars inclure les personnes souffrant de troubles mentaux, renvoyant ce dossier épineux après les prochaines élections fédérales.
Le ministre canadien de la Santé, a déclaré à la presse:
Je viens de déposer un projet de loi qui repousse de trois ans la mise en place de l'aide médicale à mourir pour cause de troubles mentaux.
Estimant que le pays n'était pas prêt, le gouvernement de Justin Trudeau avait déjà annoncé en début de semaine son intention de reporter une seconde fois l'élargissement des critères d'admissibilité mais sans donner de calendrier.
Le ministre de la Justice Arif Virani a ajouté:
En raison de l'importance de la décision et des conséquences de ce type de politique, nous devons nous assurer de bien faire les choses, et nous sommes déterminés à le faire.
Leur leader Pierre Poilievre s'est déjà engagé à annuler le changement s'il formait le prochain gouvernement après les prochaines élections, prévues à l'automne 2025.
Selon les dernières statistiques officielles disponibles, près de 45.000 Canadiens ont reçu l'aide médicale à mourir entre 2016 et 2022.
En 2022, cela représentait 4,1% des décès canadiens, juste derrière les Pays-Bas (5,1%) mais devant la Belgique (2,5%), deux pays qui ont pourtant dépénalisé l'euthanasie il y a bien plus longtemps.
Seuls quelques pays dans le monde, principalement en Europe, ont légalisé l'euthanasie ces dernières années.