Le Bangladesh demande à Interpol d'émettre des mandats d'arrêt contre des anciens dirigeants du pays
12:0311/11/2024, Pazartesi
AFP
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Crédit Photo : X /
Asif Nazrul, conseiller juridique du gouvernement intérimaire du Bangladesh.
Le Bangladesh a annoncé dimanche son intention de demander à Interpol une "notice rouge" pour les dirigeants en fuite de l’ancien régime de la Première ministre Sheikh Hasina, destituée en août après des manifestations massives.
"Les responsables des meurtres aveugles commis lors du soulèvement de juillet et août seront retrouvés, où qu'ils se cachent"
, a déclaré Asif Nazrul, conseiller juridique du gouvernement intérimaire, dans la presse.
"Nous ferons en sorte qu’ils soient arrêtés et traduits en justice."
Nazrul n'a pas mentionné de noms spécifiques, mais un mandat d’arrêt a déjà été émis à l'encontre de Mme Hasina, 77 ans, aperçue pour la dernière fois en Inde après avoir fui en hélicoptère lorsque des manifestants ont envahi le palais présidentiel.
Bien que l'Inde soit membre d'Interpol, une notice rouge ne contraint pas New Delhi à livrer Mme Hasina, car chaque pays membre applique ses propres lois pour déterminer s'il arrête ou non une personne recherchée.
Nazrul a précisé que la demande de notice rouge serait faite
"dès que possible"
. Interpol, basé à Lyon en France, publie des notices rouges à la demande de ses membres sur la base de mandats d’arrêt émis dans le pays d'origine de la personne recherchée.
Sheikh Hasina est citée à comparaître devant le tribunal de Dacca le 18 novembre pour répondre à des accusations de
"massacres, meurtres et crimes contre l'humanité"
. Mohammad Tajul Islam, procureur en chef du Tribunal pénal international (TPI) du Bangladesh, a informé la presse dimanche que le tribunal avait émis des mandats d’arrêt pour plus de 60 personnes, avec environ 25 arrestations à ce jour.
Des dizaines d'alliés de Mme Hasina sont actuellement détenus, accusés d’avoir participé à la répression violente ayant fait plus de 700 morts durant les troubles qui ont précédé sa destitution. La gouvernance de Mme Hasina entre 2009 et 2024 a été marquée par des violations des droits humains, y compris des détentions et des exécutions extrajudiciaires d’opposants politiques.