Côte d'Ivoire : Gbagbo souhaite renforcer les relations avec les États sahéliens

La rédaction
11:2417/10/2024, jeudi
AFP
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo s'adresse à la convention de son parti, le Parti du peuple africain de Côte d'Ivoire (PPA-CI), après avoir été désigné candidat à la présidentielle de 2025, à l'hôtel Sofitel d'Abidjan, le 10 mai 2024.
Crédit Photo : Sia KAMBOU / AFP
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo s'adresse à la convention de son parti, le Parti du peuple africain de Côte d'Ivoire (PPA-CI), après avoir été désigné candidat à la présidentielle de 2025, à l'hôtel Sofitel d'Abidjan, le 10 mai 2024.

L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a déclaré mercredi que "la relation va s'améliorer" entre la Côte d'Ivoire et les régimes militaires de l'Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) s'il revient au pouvoir.

M. Gbagbo a affirmé porter
"un bon regard"
sur ces juntes
"arrivées au pouvoir par leurs (propres) moyens"
et qu'il considère
"comme des États, tout simplement",
lors d'une interview sur AFO Media, le site de l'ancien journaliste de Radio France Internationale (RFI) Alain Foka.

L'Alliance des États du Sahel (AES) regroupe les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont pris le pouvoir par la force en 2020, 2022 et 2023, et font face à des violences terroristes.

Ces trois pays, ayant rompu leurs relations avec la France, entretiennent des relations tumultueuses avec certains de leurs voisins, notamment la Côte d'Ivoire, qu'ils accusent de les déstabiliser et d'être trop proche de Paris.


Mercredi, Laurent Gbagbo a accusé la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) de passivité face aux rébellions qui endeuillent les pays du Sahel et d'inaction face aux crises ivoiriennes passées.

Il partage, comme les juntes de l'AES, qui ont déclaré en janvier leur départ de l'organisation régionale, l'idée que la Cedeao
"est devenue un instrument de propagande de la France"
et qu'elle n'a
"plus de raison d'être".

L'ex-président ivoirien (2000-2011) a également mis en garde l'actuel titulaire du poste, Alassane Ouattara – en cours de troisième mandat – qu'il serait
"condamnable"
s'il se présentait pour un quatrième mandat à l'élection présidentielle prévue fin 2025.

"La Constitution dit de façon claire et nette qu'aucun individu ne peut être président pour plus de deux mandats",
a-t-il affirmé.

Au cours de l'interview, il a réitéré qu'il serait lui-même candidat à la présidentielle l'an prochain. M. Gbagbo est toutefois pour l'heure inéligible.

Acquitté par la justice internationale de crimes contre l'humanité lors de la sanglante crise post-électorale de 2010-2011, il avait été condamné en 2018 dans son pays à 20 ans de prison pour des faits liés à cette crise.


Gracié en 2022, un an après son retour, par l'actuel président Alassane Ouattara, il n'a cependant pas été amnistié, ce qui l'empêche d'être réinscrit sur les listes électorales.

Début octobre, le parti de M. Gbagbo, le Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI), accusait le pouvoir en place de "dérive dictatoriale" après l'arrestation de plusieurs cadres de partis d'opposition.


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