L'armée belge licencie un militaire au profil des hooligans d'extrême droite

17:4725/04/2023, mardi
MAJ: 25/04/2023, mardi
AFP
Crédit Photo: VLADIMIR SIMICEK / AFP
Crédit Photo: VLADIMIR SIMICEK / AFP

Un militaire appartenant à un groupe de hooligans, dont l'identité n'a pas été révélée, et considéré comme un sympathisant de l'extrême droite, a été définitivement écarté de l'armée belge, a indiqué mardi une source proche du dossier, confirmant une information de la RTBF.

Selon plusieurs médias belges, il s'agit d'un adjudant âgé d'une cinquantaine d'années adepte du "free fight" (des combats à main nue clandestins) et lié à un groupe d'ultras du club de football de Charleroi (sud) qui avait envisagé une action violente contre une bande rivale en octobre 2021.


Le projet avait pu être stoppé in extremis par une intervention de la police, d'après ces mêmes sources.

Ce gradé de l'armée de l'air, qui travaillait sur la base de Florennes, au sud de Charleroi, a fait l'objet d'une enquête du renseignement militaire (Service général du renseignement et de sécurité, SGRS).


Celle-ci a d'abord abouti en décembre 2021 au retrait de son habilitation de sécurité qui lui donnait accès à certains documents et informations classifiés.


Le militaire a été ensuite suspendu provisoirement
"par mesure d'ordre"
sur décision de la ministre de la Défense, en septembre 2022. Une sanction disciplinaire confirmée le mois suivant par un arrêt du Conseil d'Etat.

"Il ressort de l'enquête effectuée par le SGRS et de l'examen du dossier de l'intéressé qu'il ne présente plus les garanties suffisantes en matière de loyauté et d'intégrité"
, a rappelé le Conseil d'Etat, dans son arrêt du 6 octobre 2022 consultable sur son site.

Le texte insiste sur
"la gravité des faits"
reprochés à l'adjudant.

Il mentionne aussi qu'à la suite d'un rapport du SGRS une enquête a été confiée en juillet 2022 par le parquet fédéral belge à un juge antiterroriste, soupçonnant des
"menaces d'attentats".

Sans s'exprimer sur le dossier, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder a confirmé que ce
"licenciement"
résultait d'une enquête interne lancée en 2021 dans la foulée de l'affaire Jurgen Conings, du nom d'un militaire radicalisé lié à l'extrême droite qui avait fui sa caserne au printemps 2021 en emportant des lance-roquettes.

Jurgen Conings était soupçonné de vouloir s'en prendre à des représentants de l'Etat belge et à un virologue connu. Il avait été retrouvé mort dans une zone boisée de la province néerlandophone du Limbourg (nord-est) après une traque de plus d'un mois. L'enquête avait conclu à un suicide avec un pistolet.


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