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Italie: Un ministre déclenche une polémique en lançant une mise en garde contre le "remplacement ethnique"

Le ministre italien de l'agriculture, Francesco Lollobrigida, a déclenché une vive polémique en mettant en garde contre les risques de "remplacement ethnique" des Italiens par des immigrés, alors que le pays enregistre une baisse record de son taux de natalité.

12:47 - 20/04/2023 jeudi
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Le ministre italien de l'Agriculture, Francesco Lollobrigida. Crédit Photo: Alberto PIZZOLI / AFP
Le ministre italien de l'Agriculture, Francesco Lollobrigida. Crédit Photo: Alberto PIZZOLI / AFP
Le ministre italien de l'agriculture, Francesco Lollobrigida, qui est le beau-frère et l'un des plus proches alliés de la Première ministre de droite Giorgia Meloni, a déclaré qu'il fallait
"mettre en place un système de sécurité sociale qui permette à tout le monde de travailler et de fonder une famille".

"Il n'est pas question de céder à la tentation d'un remplacement ethnique, en nous disant: Les Italiens ont moins d'enfants, alors remplaçons-les par d'autres. Il ne faut pas s'engager dans cette voie",
a déclaré le ministre lors d'un congrès syndical, qui s'est tenu à Rome mardi.

La ministre italienne Georgia Meloni avait elle-même utilisé publiquement le terme de
"remplacement ethnique"
par le passé, mais pas depuis qu'elle est devenue la première femme à accéder à la présidence du Conseil des ministres, en octobre dernier.

Lollobrigida a réagi, mercredi, aux critiques qui lui ont été adressées, en affirmant qu'il n'avait pas changé d'avis, mais qu'il admettait avoir
"utilisé des mots inappropriés, et ce par ignorance et non par racisme".

Les propos du ministre ont été largement critiqués par l'opposition de gauche, la dirigeante du parti démocrate, Elly Schlein, les qualifiant de
"révoltants"
et d'
"inacceptables"
. La leader de l'opposition a déclaré que les propos du ministre rappelaient le
"suprémacisme blanc"
et
"nous ramenaient aux années 1930".

Lors d'un discours prononcé, mardi, à l'occasion de la Semaine du design à Milan, Giorgia Meloni s'est engagée à prendre des mesures pour stimuler le taux de natalité en Italie en offrant des incitations à avoir des enfants, notamment en améliorant les structures de puériculture et en favorisant la création d'opportunités d’emploi pour les femmes.


Les déclarations de Meloni et de Lollobrigida sur la question du faible taux de natalité en Italie interviennent au lendemain de l'annonce, par l'agence européenne des statistiques Eurostat, que le nombre de la population italienne devrait baisser de plus de 8,8 millions de personnes d'ici à 2100.


Le parti de Meloni, Fratelli d'Italia, a remporté les élections de l'année dernière avec un programme comprenant des promesses de stimuler le taux de natalité et de réduire le nombre d'arrivées de migrants en Italie, l'une des principales destinations des personnes qui tentent de traverser la Méditerranée pour atteindre les côtes européennes.


Quelque 33 000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l'année, contre 8 400 au cours de la même période de l'année dernière, une hausse qui a poussé, la semaine dernière, le gouvernement d'extrême droite de Meloni à décréter l'état d'urgence pour une durée de six mois.


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