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Le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors d'une réception à la maison de réception Mongnangwan à Pyongyang, le 19 juin 2024.
La chambre haute du Parlement russe a ratifié mercredi matin le traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord, dont des soldats sont déjà, selon Kiev et Washington, sur le point de rejoindre les Russes combattant les forces ukrainiennes.
Ce vote du Conseil de la fédération, qui intervient deux semaines après celui des députés, ne faisait guère de doute et aucun sénateur n'a voté
alors que Moscou et Pyongyang ont opéré un rapprochement éclair depuis que le début de la guerre en Ukraine en février 2022.
Conclu au cours d'une rare visite de Vladimir Poutine à Pyongyang, en juin, ce traité prévoit notamment
"une aide militaire immédiate"
réciproque en cas d'attaque contre l'un des deux pays.
Une participation des soldats nord-coréens aux combats, dont les Occidentaux pensent qu'elle est imminente, serait un nouveau coup dur pour les troupes ukrainiennes, en manque d'hommes et d'armes, qui reculent sur de nombreux tronçons du front.
La victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine semble par ailleurs une promesse de voir l'aide se tarir et les Ukrainiens redoutent que dès son retour à la Maison Blanche en janvier, le Républicain ne les force à négocier avec la Russie dans des conditions très favorables à Moscou.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lui lundi soir que 11.000 militaires nord-coréens se trouvaient déjà dans la région russe de Koursk où, depuis son offensive surprise en août, l'armée ukrainienne occupe quelques centaines de kilomètres carrés.
Plusieurs responsables ukrainiens ont même suggéré qu'ils avaient déjà dû faire face au feu ukrainien, comme le chef du centre de lutte contre la désinformation, Andriï Kovalenko, qui a assuré sur Telegram que certains
"avaient déjà essuyé des tirs dans la région de Koursk".
Pyongyang et Moscou n'ont ni confirmé ni infirmé ce déploiement.
"Dans les prochains jours"
Le Département d'Etat américain a dit le 31 octobre s'attendre à l'engagement nord-coréen
"dans les prochains jours"
et le secrétaire d'Etat Antony Blinken a jugé que la Russie avait l'intention d'
"utiliser ces forces dans des opérations en première ligne".
L'Ukraine s'agace dès lors de la timidité de ses soutiens occidentaux qui ne l'autorisent toujours pas à frapper la Russie de manière discrétionnaire avec les missiles fournis par l'Europe et les Etats-Unis.
En octobre, l'armée russe a progressé de presque 500 kilomètres carrés en Ukraine, son gain territorial le plus important sur un mois depuis mars 2022 et les premières semaines du conflit.
"Nous voyons une augmentation du nombre des Nord-Coréens (près du front) mais pas d'augmentation de la réaction de nos partenaires",
s'est désolé lundi Volodymyr Zelensky.
"Jusqu'au jour de la victoire"
La Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux de fournir obus et missiles aux militaires russes. Elle est soupçonnée de notamment demander en échange des technologies qui l'aideront à renforcer son arsenal nucléaire, en particulier dans le domaine des missiles.
Mardi, les Nord-Coréens ont effectué un nouveau tir d'essai d'un engin balistique intercontinental, montrant leur détermination à poursuivre leur programme de développement de leurs armes nucléaires.
A l'occasion d'une visite de plusieurs jours en Russie, pendant laquelle elle a été reçue lundi par Vladimir Poutine, la cheffe de la diplomatie nord-coréenne Choe Son-hui a promis que son pays resterait au côté de son partenaire jusqu'
en Ukraine.
Dans ce contexte, la Corée du Sud, une importante exportatrice d'armes, a fait savoir qu'elle étudiait la possibilité de directement envoyer de l'armement à l'Ukraine.
Elle s'y opposait jusqu'à présent en raison d'une politique nationale de longue date qui l'empêchait de fournir des armes à des pays en guerre.
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