La Corée du Nord dit avoir tiré un nouveau missile balistique hypersonique

12:3415/01/2024, Pazartesi
MAJ: 15/01/2024, Pazartesi
AFP
Le tir à l'essai d'un missile balistique à combustible solide à portée intermédiaire à un endroit non confirmé en Corée du Nord, le 15 janvier 2024.
Crédit Photo : STR / KCNA VIA KNS / AFP
Le tir à l'essai d'un missile balistique à combustible solide à portée intermédiaire à un endroit non confirmé en Corée du Nord, le 15 janvier 2024.

La Corée du Nord a annoncé lundi avoir réussi à tirer un nouveau type de missile balistique équipé d'une ogive hypersonique manoeuvrable, une nouvelle avancée technologique en matière d'armement.

Ce tir, le premier d'un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (IRBM) à combustible solide, a été détecté par l'armée sud-coréenne dimanche après-midi.


Ce combustible solide était
"chargé d'une ogive contrôlée hypersonique et manoeuvrable"
, selon l'agence de presse d'Etat nord-coréenne KCNA.

Il était destiné à
"vérifier les capacités de vol plané et de maniabilité"
ainsi que
"la fiabilité du nouveau moteur à combustible solide à poussée élevée et à étages multiples nouvellement développés"
, a expliqué KCNA.

L'agence a affirmé que ce lancement, le premier rapporté par Pyongyang depuis le début de l'année
, "n'a jamais affecté la sécurité d'un pays voisin et n'a rien à voir avec la situation régionale"
.

Il intervient quelques jours après des exercices d'artillerie à munitions réelles et sur fond d'inquiétudes autour d'un durcissement de la position de Pyongyang.

La semaine dernière, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a décrit la Corée du Sud comme le
"principal ennemi"
du pays qu'il n'hésiterait pas à
"anéantir"
.

Les missiles à combustible solide sont plus faciles à dissimuler et plus rapides à tirer et les missiles hypersoniques permettent généralement de les manoeuvrer en vol afin de mieux atteindre les cibles.

Ces deux technologies figurent depuis longtemps sur la liste des technologies d'armement que souhaite posséder M. Kim.


"Accélération des préparatifs"


"La Corée du Nord semble poursuivre simultanément le développement de missiles hypersoniques et de missiles balistiques intercontinentaux utilisant des propulseurs à carburant solide"
, a affirmé Chang Young-keun, expert en missiles à l'Institut coréen de recherche sur la stratégie nationale. En référence à l'île du Pacifique où les Etats-Unis abritent une importante base militaire, il ajoute:

Les missiles hypersoniques de moyenne ou longue portée seront particulièrement utiles pour frapper Guam tout en échappant au système de défense antimissile américain.

Mi-décembre, le dirigeant nord-coréen avait supervisé le tir d'un Hwasong-18, missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide, tiré dans la mer du Japon.

KCNA a publié lundi une seule photo du lancement du missile pour accompagner l'information sans mentionner la présence de M. Kim à cette occasion.


Ankit Panda, un analyste basé aux Etats-Unis, a déclaré au site spécialisé NK News que l'image suggérait que le missile était doté d'un
"véhicule de rentrée manoeuvrable (MaRV)"
.

Pyongyang tente de mettre au point des armes plus précises et capables de
"mieux pénétrer les défenses antimissiles"
, a-t-il ajouté.

Le tir de dimanche intervient après que la Corée du Nord a effectué, début janvier, des exercices d'artillerie avec des munitions réelles sur sa côte occidentale, près d'îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l'abri.


Les relations entre les deux Corées sont actuellement au plus bas depuis des décennies.

Fin décembre, M. Kim a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une
"guerre"
pouvant
"être déclenchée à tout moment"
. Il a dénoncé une
"situation de crise persistante et incontrôlable"
, selon lui déclenchée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.

"Inquiéter au-delà de Séoul"


Pyongyang a réussi l'année dernière à mettre en orbite un satellite espion, après avoir reçu, selon la Corée du Sud, une aide technologique russe, en échange de livraisons d'armes pour la guerre que mène Moscou en Ukraine.


La Russie et la Corée du Nord, alliés de longue date, affichent un rapprochement depuis le voyage du dirigeant nord-coréen dans l'Extrême-Orient russe en septembre 2023 pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.

KCNA a indiqué dimanche que le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Choe Son Hui se rendrait en Russie la semaine prochaine, à l'invitation de son homologue russe Sergueï Lavrov.


Pour Leif-Eric Easley, professeur à l'université sud-coréenne d'Ewha, cette
"démonstration de force de Pyongyang devrait inquiéter au-delà de Séoul, dans la mesure où sa coopération militaire avec Moscou ajoute à la violence en Ukraine et parce que (le régime nord-coréen) pourrait être plus disposé à défier les États-Unis et ses alliés au moment où l'attention du monde est tournée vers le Moyen-Orient"
du fait de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.

"Plus qu'un simple test"


L'an dernier, la Corée du Nord a également inscrit son statut de puissance nucléaire dans sa Constitution et tiré plusieurs missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions de l'ONU.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté de nombreuses résolutions appelant la Corée du Nord à mettre un terme à ses programmes nucléaire et balistique depuis que Pyongyang a effectué son premier essai nucléaire en 2006.


À lire également:



#Corée du Nord
#Kim Jong Un
#Corée du Sud
#armée
#défense
#industrie
#Vladimir Poutine
#Sergueï Lavrov
#Asie