Des Aïnous, peuple autochtone du nord du Japon, ont perdu jeudi en première instance un procès inédit dans lequel ils réclamaient le droit de pêcher plus librement le saumon dans des rivières, comme leurs ancêtres avant la colonisation japonaise de leurs terres.
Une loi de protection des ressources halieutiques interdit en principe de pêcher le saumon dans les rivières dans tout le Japon. Mais la Raporo Ainu Nation, une communauté aïnoue de la grande île septentrionale de Hokkaido, réclamait en justice depuis 2020 une dérogation.
En l'état actuel, les Aïnous ne peuvent pêcher le saumon qu'en obtenant une autorisation spéciale du gouverneur de ce département, et seulement dans un objectif de transmission de leur héritage culturel.
Mais leur requête a été rejetée, a confirmé à l'AFP un porte-parole du tribunal.
Les plaignants songent à faire appel, selon les médias locaux.
Mais cette reconnaissance légale n'a pas prévu un rétablissement de leurs anciens droits sur des terres ou la pêche par exemple. Les autorités japonaises ont ainsi argué que la demande de Raporo Ainu Nation était sans fondement juridique.
Les autorités nippones ont aussi souligné la nécessité de continuer à protéger le saumon dans les rivières son lieu de reproduction alors que les prises de ce poisson dans les zones maritimes du Japon diminuent. Après l'annexion par le Japon de Hokkaido en 1869, la langue aïnoue et de nombreuses coutumes de ce peuple, jugées "barbares" par les Japonais, avaient été interdites.
Mais ce nombre pourrait être inférieur à la réalité, en raison du brassage ethnique et de la réticence de certains à révéler leurs origines aïnoues.