Face à l’afflux grandissant de migrants, l’Italie déclare l’état d’urgence pour six mois

Le ministre de la Protection civile et des Politiques maritimes, Nello Musumeci. Crédit Photo: Carmelo LENZO / AFP

Le Conseil des ministres italien dirigé par la Première ministre, Giorgia Meloni, a déclaré mardi l’état d’urgence national en matière d’immigration pour tenter d’endiguer l’afflux sans précédent de migrants sur son territoire via la mer Méditerranée.

Selon des médias locaux, cette mesure d’urgence intervient à la suite d’une proposition du ministre de la Protection civile et des Politiques maritimes, Nello Musumeci. Ce dernier s’était réuni avec son collègue de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, avant de soumettre sa proposition au gouvernement.

La décision de l’exécutif fait suite au débarquement en Italie de plus de 3 000 migrants clandestins au cours des trois derniers jours.

L’état d’urgence à l’échelle nationale a été décrété pour les six prochains mois.

Rome a débloqué cinq millions d’euros pour les régions du sud du pays les plus concernées par les arrivées massives de migrants clandestins.

"Soyons clairs. Le problème n’est pas résolu et sa solution n’est liée qu’à une intervention réfléchie et responsable de l’Union européenne. Il y a une situation d’urgence absolue. Ce n’est pas un fait nouveau

(…)

C’est un problème destiné à ne pas être résolu pendant au moins les dix prochaines années",

a déclaré Musumeci sur les ondes de Radio Anch’io (radio locale publique, ndlr), dans la foulée de l’annonce de cette décision par le gouvernement.

Le ministre de la Protection civile et des Politiques maritimes a insisté sur l’impératif de

"neutraliser la mafia des boucs émissaires".

Le parlement italien avait approuvé en février dernier le

"Code de conduite pour les ONG"

. Il s’agit d’un décret gouvernemental qui instaure un code de conduite pour les navires des ONG qui interviennent pour secourir les migrants.

Musumeci a notamment souligné la difficulté de gérer les flux de migrants arrivant sur les îles Lampedusa et toute la côte sud de la Sicile, là où les centres de premier accueil sont saturés.

L’état d’urgence devrait, entre autres, faciliter la mise en place de nouveaux centres d’accueil, rapporte l’agence de presse italienne ANSA.

Selon les données du ministère italien de l’Intérieur, 31 292 migrants sont arrivés illégalement sur les côtes italiennes entre le 1er janvier et le 11 avril 2023, soit près de quatre fois plus qu'au cours de la même période de l'an passé.

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