Israël: mise en garde contre une invasion terrestre au Liban

15:242/08/2024, vendredi
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Vue générale de la Knesset, parlement israélien, à Jérusalem le 7 juin 2021.
Crédit Photo : Menahem KAHANA / AFP
Vue générale de la Knesset, parlement israélien, à Jérusalem le 7 juin 2021.

Trois membres de la Knesset (parlement israélien) ont averti le Premier ministre Benyamin Netanyahu des risques d'un "échec cuisant" en cas d'invasion terrestre au Liban, soulignant les erreurs stratégiques du plan actuel de l'armée.

C'est ce qui ressort d'une lettre confidentielle envoyée par trois membres de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la sécurité à Netanyahu, selon ce qu'a rapporté, vendredi, la Société israélienne de radiodiffusion (KAN).


"Les membres de la Knesset Amit Halevi, Ze'ev Elkin et Ohad Tal, de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la sécurité, ont mis en garde les membres du gouvernement contre une invasion terrestre au Liban selon le plan actuel de l'armée, dont ils affirment avoir appris les détails",
a rapporté KAN.

Les parlementaires auraient déclaré qu'ils soutenaient
"le principe d'une invasion terrestre au Liban, mais le plan qui leur a été présenté conduira à la confusion plutôt qu'à une véritable victoire".

Critiques du plan militaire pour le Liban


Les trois députés ont
"envoyé une lettre confidentielle au Premier ministre et aux ministres du gouvernement il y a un mois et demi, dans laquelle ils écrivaient: Selon les informations dont nous disposons, la mise en œuvre du plan opérationnel élaboré par l'armée pourrait conduire Israël à un échec cuisant aux conséquences sans précédent, et les chefs des services de sécurité se trompent lourdement dans leur compréhension de la stratégie de l'ennemi"
(en référence au Hezbollah), a poursuivi KAN.

Le média a confirmé que les trois députés ont expliqué en détail les raisons de leurs réserves à l'égard du plan de l'armée
"qui n'a pas été sérieusement discuté au sein du cabinet élargi, mais qui est connu de la direction militaire, y compris de la direction sur le terrain, et qui a bien sûr été discuté entre l'armée, Yoav Gallant et le Premier ministre"
.

Les députés estiment également, selon KAN, que le plan pour le Liban
"n'a pas tiré les leçons des erreurs commises lors de l'opération terrestre dans la Bande de Gaza, et que l'objectif de la guerre devrait être défini en termes d'affaiblissement des capacités gouvernementales et militaires du Hezbollah, et non pas en termes de son élimination de la région"
.

Ils ont expliqué que
"l'activité prévue dans le secteur sud du Liban n'éliminera pas la menace de la puissance de feu du Hezbollah, qui est principalement déployée au nord du fleuve Litani et peut atteindre Haïfa, Tel-Aviv et même le sud"
.

En mars dernier, la télévision israélienne, Channel 13, a rapporté que le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevi, avait demandé au général de brigade Chico Tamir, qui avait élaboré le plan d'invasion de la Bande de Gaza, de
"préparer plusieurs plans possibles en vue d'une opération terrestre au Liban".

Les risques d'une guerre majeure entre le Hezbollah et Tel-Aviv se sont accrus à la suite de l'assassinat de Fouad Shukr, l'un des principaux commandants du groupe libanais, mardi.


Le Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dans un discours télévisé, jeudi, que la réponse à l'assassinat de Shukr
"est imminente et que la confrontation avec Israël ne consiste plus en un soutien à Gaza, mais en une guerre de grande envergure"
.

Ces assassinats interviennent dans un contexte de tensions croissantes près de la frontière sud du Liban, où les factions libanaises et palestiniennes, notamment le Hezbollah, échangent quotidiennement des tirs d'obus avec l'armée israélienne de part et d'autre de la
"Ligne bleue"
depuis le 8 octobre 2023, faisant des centaines de morts et de blessés, pour la plupart du côté libanais.

Les factions conditionnent la cessation des bombardements à la fin de la guerre menée par Israël, avec le soutien des États-Unis, contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre, qui a fait plus de 130 000 victimes (morts et blessés) parmi les Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ainsi que plus de 10 000 disparus, provoquant l'un des pires désastres humanitaires au monde.


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