Le président de la République de Türkiye, Recept Tayyip Erdogan, et le Premier ministre irakien, Mohamed Chia Al-Soudani, à Bagdad, le 22 avril 2024.
Le projet de la Route du Développement, visant à relier l'Irak à l'Europe via la Türkiye, devrait bénéficier d'une nouvelle impulsion avec la visite, lundi, du président turc Recep Tayyip Erdogan en Irak.
Le projet de la Route du Développement ouvrira l'arrière-pays du golfe Persique à l'Europe via la Türkiye. Il constitue l'un des points centraux de la visite d'Erdogan à Bagdad et à Erbil ce lundi.
Les travaux de construction du port d'Al-Faw à Bassora, dans le sud de l'Irak, qui devrait être le plus grand port au Moyen-Orient, prendront fin en 2025.
Il aura une capacité de 90 postes d'amarrage et devrait surpasser les 67 postes du port de Jebel Ali à Dubaï, actuellement le plus grand port à conteneurs au Moyen-Orient. Ce port représente la première étape cruciale du projet de la Route du Développement.
Ce projet comprend également des lignes ferroviaires et des routes partant du port et traversant Diwaniya, Najaf, Karbala, Bagdad et Mossoul.
Il devrait permettre de relier le port de Mersin (sud de la Türkiye) et d'atteindre l'Europe par la route via Istanbul.
Un centre de transit régional
La Route du Développement reliera le port d'Al-Faw à la frontière turque grâce à 1 200 kilomètres de voies ferrées et d'autoroutes, ouvrant ainsi une nouvelle porte au commerce régional.
Elle est considérée comme la pierre angulaire d'une économie irakienne durable, moins dépendante du pétrole.
Ce projet vise à réduire le temps de trajet entre l'Asie et l'Europe, positionnant ainsi l'Irak et la Türkiye comme des centres de transit régionaux.
En outre, la Route du Développement est envisagée comme une alternative en cas de conflits ou de guerres, étant donné que la route de la soie chinoise ne traverse pas directement l'Irak.
Ce projet devrait permettre d'économiser du temps et de l'argent en raccourcissant la distance entre la Chine et l'Europe par rapport à la route maritime passant par le canal de Suez.
À terme, les marchandises, qui actuellement mettent environ 45 jours à atteindre l'Europe via le cap de Bonne-Espérance et 35 jours via la mer Rouge, devraient pouvoir être acheminées en 25 jours seulement.
Le projet englobe des autoroutes, des voies ferrées, ainsi que des infrastructures de transport d'énergie et de communication. Son achèvement est prévu en trois phases d'ici 2028, 2033 et 2050, impactant une vaste région s'étendant de l'Europe aux pays du Golfe.
Le volume des échanges commerciaux entre la Türkiye et l'Irak dépasse les 24 milliards de dollars, et le potentiel offert par ce projet suscite l'enthousiasme des milieux d'affaires.
La Türkiye, les Émirats Arabes Unis et l'Irak: principaux acteurs du projet
Le coût du projet est estimé à 17 milliards de dollars. La Türkiye, les pays du Golfe ainsi que la Chine sont appelés à contribuer au financement et à la réalisation de cette entreprise ambitieuse.
En plus des initiatives déjà en cours, les gouvernements turc et irakien s'engagent à investir 23,8 milliards de dollars dans ce projet, la Türkiye assumant la responsabilité des investissements dans les chemins de fer et les routes.
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