Inde: un opposant emprisonné continuera à gérer Delhi depuis sa cellule

09:3627/03/2024, mercredi
AFP
La police prolonge la garde à vue d'Arvind Kejriwal, chef de l'AAP.
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La police prolonge la garde à vue d'Arvind Kejriwal, chef de l'AAP.

L'un des principaux dirigeants de l'opposition indienne continuera à diriger la capitale du pays depuis sa cellule, rejetant les appels à sa démission lancés par certains rivaux, a annoncé mardi une figure de son parti.

Arvind Kejriwal, ministre en chef de la région de Delhi et l'un des responsables de l'alliance formée par l'opposition pour affronter le Premier ministre Narendra Modi aux prochaines élections, avait été arrêté jeudi en lien avec une enquête au long cours pour corruption.


Les
"règles statutaires et conditionnelles"
l'autorisent à rester en poste durant sa détention, a déclaré la ministre de l'Éducation de la région de Delhi, Atishi Marlena Singh, également membre du parti de M. Kejriwal, l'Aam Adami(AAP, Parti de l'homme ordinaire).

"Nous sommes très clairs sur le fait qu'Arvind Kejriwal restera le ministre en chef de Delhi"
, a-t-elle expliqué à l'AFP.
"S'il devait démissionner alors qu'il n'y a eu ni inculpation ni jugement, cela ouvrirait la route pour qu'un autre ministre en chef d'opposition soit démis".

La principale agence indienne d'enquête sur les crimes financiers, l'Enforcement Directorate (ED), a arrêté M. Kejriwal et lancé des enquêtes sur au moins quatre ministres en chef d'autres Etats ainsi que des membres de leurs familles.


Toutes ces enquêtes visent des opposants politiques au parti de M. Modi au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP).

M. Kejriwal, 55 ans, dément toutes les accusations formulées contre lui.


Son gouvernement a été accusé de corruption dans l'attribution en 2021 de licences privées de vente d'alcool.

Cette politique de libéralisation a été interrompue en 2022 et l'enquête qui a suivi sur la corruption présumée dans l'attribution des licences a abouti à l'emprisonnement de deux membres importants de l'AAP.


Ses partisans, qui ont à nouveau manifesté mardi dans la capitale, réclament sa remise en liberté en dénonçant des accusations politiquement orientées et visant à écarter des adversaires de M. Modi avant les élections.


De leur côté, des centaines de partisans du BJP ont également manifesté à New Delhi en réclamant la démission de M. Kejriwal.


"Vous pouvez diriger un gang depuis votre prison, mais pas un gouvernement"
, a lancé à la foule le député BJP Manoj Tiwari.

En février, le ministre en chef de l'Etat de Jharkhand (Est), Hemant Soren, autre figure importante de l'opposition, avait été arrêté et emprisonné pour corruption, des accusations qu'il démentait. M. Soren avait démissionné de son poste.


Les opposants à M. Modi et les organisations internationales de défense des droits de l'homme avertissent de longue date des risques encourus par la démocratie dans le pays
.

Les élections législatives débuteront le 19 avril et dureront six semaines en Inde, pays de 1,4 milliard d'habitants, ce qui constituera le plus gros exercice démocratique du genre dans le monde.


Nombre d'analystes estiment assurée la réélection de M. Modi, grâce notamment à la popularité de sa politique nationaliste hindoue.


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