France: Imane Maarfi soutient Elias d'Imzalène et le terme "intifada"

11:3727/09/2024, vendredi
MAJ: 27/09/2024, vendredi
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Imane Maarfi, infirmière et militante pro-palestinienne.
Crédit Photo : X /
Imane Maarfi, infirmière et militante pro-palestinienne.

Imane Maarfi, infirmière et militante pro-palestinienne, récemment rentrée d'une mission humanitaire dans la bande de Gaza, a pris la parole mercredi soir devant le commissariat de police judiciaire dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. Elle était venue exprimer son soutien à Elias d'Imzalène, retenu en garde à vue pour avoir appelé à une "intifada à Paris" lors d'une manifestation en septembre.

Accusé d'
"incitation au soulèvement armé"
, Elias d'Imzalène, militant pro-palestinien, a été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès le 23 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris. Ses propos avaient provoqué une vive réaction des autorités, notamment de l'ex-ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait signalé ces paroles au procureur.

Imane Maarfi, lors de son intervention devant le commissariat, a réaffirmé son soutien à D'Imzalène, dénonçant une tentative de museler les voix critiques de la politique israélienne.


"Je suis là en soutien à notre camarade Elias D'Imzalène, qui est injustement retenu"
, a-t-elle déclaré à Anadolu. Elle a également repris à son compte l'appel à l'intifada, expliquant clairement en assumer la signification:

Pour moi, il faut un soulèvement avant tout moral, populaire et moral.

En répétant à haute voix le mot
"intifada"
, Imane Maarfi a voulu clarifier sa position. Selon elle, cet appel n'a jamais été une incitation à la violence physique, mais un éveil des consciences face aux injustices perpétrées à Gaza et au silence médiatique.
"Nous sommes persuadés que ce n'est pas par la violence que nous obtiendrons le cessez-le-feu"
, a-t-elle précisé dans sa déclaration.

L'infirmière, qui a passé plusieurs semaines à Gaza, a vivement critiqué ce qu'elle perçoit comme une manipulation des propos d'Elias d'Imzalène pour justifier sa garde à vue.

Dénonçant une
"arabophobie"
croissante en France, elle a ajouté:

Comme il a une barbe, il y a de l'islamophobie.

Le discours de Maarfi, prononcé lors du rassemblement, a réitéré la nécessité d'une mobilisation massive pour dénoncer ce qu'elle qualifie de
"génocide"
en Palestine, tout en appelant à une prise de conscience générale, loin des
"médias mainstream".
Pour elle, l'affaire d'Elias d'Imzalène s'inscrit dans une volonté plus large de réprimer les mouvements pro-palestiniens en France.

Alors qu'Elias d'Imzalène était libéré sous contrôle judiciaire, l'ampleur des poursuites judiciaires contre des figures militantes comme lui ou Imane Maarfi pose la question des limites de la liberté d'expression dans un contexte de forte polarisation politique et sociale en Europe.

Pour rappel, les bombardements israéliens se poursuivent depuis plus de 11 mois dans la bande de Gaza, suite à une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023. Plus de 42.000 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus 95.000 autres blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.


Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza.


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