La présidente de la Moldavie, Maia Sandu et le président français, Emmanuel Macron avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 mars 2024.
La présidente de la Moldavie Maia Sandu a plaidé pour un soutien accru à l'Ukraine, rempart pour son pays "tant que Kiev résiste", en jugeant qu'il fallait "arrêter Vladimir Poutine" pour la sécurité de l'Europe, dans un entretien à un journal français publié vendredi.
"Aujourd'hui, nous nous sentons en sécurité grâce à la résistance des Ukrainiens, mais l'Europe - non seulement l'Europe, mais aussi tous les pays qui tiennent au respect de leurs frontières – devraient comprendre qu'il faut arrêter Vladimir Poutine. Si nous voulons la paix, nous devons aider l'Ukraine par tous les moyens"
, a affirmé au quotidien français la cheffe de l'État de ce pays situé entre la Roumanie et l'Ukraine.
Je crois que beaucoup (d'Européens) comprennent maintenant que Vladimir Poutine ne s'arrêtera pas.
"Nous devons (...) trouver le moyen d’être plus efficaces dans le soutien à l'Ukraine"
, insiste-t-elle, en marge d'une visite officielle à Paris.
Maia Sandu s'est félicitée de l'accord de défense signé jeudi avec la France,
"une première étape pour aider à renforcer la sécurité de la Moldavie et de la région".
Cet accord prévoit notamment l'ouverture dans les prochains mois d'une mission de défense permanente à Chisinau. Il n'inclut toutefois pas de garanties de sécurité, précise-t-on de source diplomatique moldave.
La Moldavie est cible d'une
"ingérence"
russe qui
"augmente à mesure que"
ce pays progresse
"vers l'intégration dans l'Europe"
, selon la présidente de ce pays de 2,6 millions d'habitants.
Chisinau dit craindre une poussée de désinformation à l'approche du scrutin présidentiel et du référendum sur l'adhésion à l'UE prévus à l'automne, alors que les 27 ont décidé en décembre d'ouvrir des négociations officielles d'adhésion avec la Moldavie.
Selon des experts, la Russie, serait mécontente de voir Chisinau se tourner vers l'UE, et utiliserait notamment la région séparatiste moldave de Transdniestrie pour faire pression sur Chisinau.
Fin février, des séparatistes prorusses de Transdniestrie ont demandé à la Russie des
"mesures de protection"
face à la
"pression accrue"
qu'exerce la Moldavie.
Cependant,
"la situation en Transdniestrie est stable"
, soutient la présidente moldave. Et de dire:
"Cet 'appel' (des séparatistes) est arrivé dans une période où le régime de Tiraspol a demandé, à la fois, à la Russie, à l’Union européenne, à l’Organisation de coopération et de développement économiques et aux Nations unies de l'argent, mais pas un soutien militaire".
Elle assure par ailleurs qu'un nombre
"considérable de personnes"
de cette région auront
"demandé un passeport"
moldave depuis le début de la guerre.
"Aujourd'hui, 90% des Transdniestriens possèdent ce passeport. Cela signifie qu'ils comprennent l'importance de la paix et qu'ils veulent lier leur avenir à la République de Moldavie"
, estime-t-elle.
"Nous avons aussi vu beaucoup de jeunes hommes se déplacer vers Chisinau pour éviter d'être enrôlés dans l’armée russe",
affirme-t-elle.
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