Guinée: les militaires devraient rester au pouvoir jusqu'en 2025

13:1212/03/2024, mardi
AFP
Le Premier ministre de la Guinée, Amadou Oury Bah, a reçu en audience la Commission Technique chargée du suivi et de la mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales le 7 mars 2024 à Conakry.
Crédit Photo : Primature Guinée / Média X
Le Premier ministre de la Guinée, Amadou Oury Bah, a reçu en audience la Commission Technique chargée du suivi et de la mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales le 7 mars 2024 à Conakry.

Le nouveau Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah a reconnu que les militaires qui ont pris le pouvoir par la force devraient le garder au moins jusqu'en 2025 et manquer à leur engagement de partir d'ici à fin 2024.

Amadou Oury Bah, nommé par les militaires à son poste fin février, a invoqué dans un entretien avec la radio française RFI diffusé mardi la crise économique à laquelle le pays est en proie, la nécessité d'apaiser les tensions politiques et sociales actuelles et la volonté de mener un référendum constitutionnel d'ici à la fin de l'année.


"Il y a beaucoup de contingences",
constate-t-il.
"Dans un contexte où nous accusons une fragilité sur le plan économique, sur le plan financier, nous devons travailler à une stabilisation, à une décrispation politique pour avoir la possibilité d'examiner et de faire les étapes du chronogramme (calendrier) dans une relative sérénité",
a-t-il dit avant d'ajouter:

Donc l'objectif, c'est de finir cela et je pense que 2025 est une bonne période pour couronner l'ensemble du processus.

Les militaires qui ont renversé le président civil Alpha Condé en septembre 2021 se sont engagés auprès de la Communauté des Etats ouest-africains (Cedeao), sous la pression de celle-ci, à rendre le pouvoir à des civils élus d'ici à fin 2024 à l'issue d'une période dite de
"transition".

Cette période est nécessaire selon eux pour mener à bien de profondes réformes et mettre fin à des décennies d'instabilité dans ce pays longtemps dirigé par des régimes autoritaires.

Le Premier ministre a reconnu
"quelques retards"
dans la mise en œuvre du calendrier.

Les autorités doivent encore mener à bien le recensement et l'établissement d'un fichier électoral, a-t-il dit.
"D'ici la fin de l'année, il faut nécessairement que le référendum constitutionnel puisse être tenu; à partir de ce moment les autres processus électoraux vont être déclinés"
, poursuit-il.

Il a contesté que les militaires conduits par le général Mamadi Doumbouya, qui s'est fait investir président, s'accrochent au pouvoir. Il affirme:


Le leadership à la tête de la Guinée veut que la Guinée redevienne un pays normal.

La Guinée est l'un des pays d'Afrique de l'Ouest où les militaires se sont emparés du pouvoir par la force depuis 2020. Au Mali aussi, la junte a failli à son engagement auprès de la Cedeao à quitter la tête du pays début 2024.


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