"Nous suspendrons les exportations de charbon à Israël jusqu'à ce qu'il arrête le génocide",
a écrit sur le réseau social X ce dirigeant de gauche.
Il avait annoncé en mai la rupture des relations diplomatiques avec Israël et qualifié le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de
dans sa conduite de la guerre dans la bande de Gaza. Il avait aussi mis fin à l'achat d'armements fabriqués par Israël, l'un des principaux fournisseurs des forces de sécurité du pays sud-américain.
Un décret du ministère du Commerce et de l'Industrie précise que la suspension des exportations de charbon s'appliquera
"jusqu'à ce que soient pleinement respectées les mesures provisoires ordonnées par la Cour internationale de justice"
(CIJ).
Fin mai, la plus haute juridiction de l'ONU a ordonné l'arrêt des opérations israéliennes dans la ville de Rafah (sud de la bande de Gaza), le maintien de l'ouverture du
"terminal de Rafah pour permettre la fourniture sans entrave"
de l'aide humanitaire, ainsi que la libération immédiate des otages retenus dans le territoire côtier assiégé.
Les décisions de la CIJ sont juridiquement contraignantes mais elle manque de mécanismes pour les mettre en œuvre.
Selon le gouvernement colombien, la suspension des ventes de charbon entrera en vigueur cinq jours après sa publication au Journal officiel et n'affectera pas les marchandises ayant déjà fait l'objet d'une demande d'autorisation de transport.
La Colombie était en 2023 le premier fournisseur de charbon d'Israël, avec des exportations à hauteur de quelque 450 millions de dollars, selon l'ambassade israélienne à Bogota.
Le gouvernement colombien a souligné que ce combustible fossile constituait une
"ressource stratégique pour la fabrication d'armes, la mobilisation de troupes et la production de vivres pour les opérations militaires".
Jeudi, l'Association minière colombienne a exprimé ses craintes face à une possible suspension des exportations de charbon.
"Israël est une destination clé pour les exportations de charbon thermique de la Colombie",
a déclaré l'organisation représentative dans un communiqué, ajoutant que cette mesure mettrait en péril
"la confiance vis-à-vis des marchés et des investissements étrangers".
Elu en 2022 premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, M. Petro a vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils tués ce jour-là, selon un décompte réalisé à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive meurtrière à Gaza, où le Hamas avait pris le pouvoir en 2007. Au moins 36.801 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
