France: Zineb El Rhazoui rend son Prix Simone Veil

La rédaction
18:3212/12/2023, mardi
MAJ: 12/12/2023, mardi
Yeni Şafak
Zineb El Rhazoui, en 2022.
Crédit Photo : JOEL SAGET / AFP
Zineb El Rhazoui, en 2022.

L'écrivaine et journaliste franco-marocaine Zineb El Rhazoui, suite à une polémique déclenchée par Valérie Pécresse, a rendu "avec un immense honneur" son Prix Simone Veil. Une distinction "entachée de sang" pour celle qui fut il n'y a pas si longtemps l'une des icônes de l'islamophobie en France.

Zineb El Rhazoui, dont les propos à l'encontre de la communauté musulmane ont longtemps servi de caution à l'extrême-droite et ses relais de l'islamophobie, a été désavouée par le clan qui l'a jadis porté aux plus hauts sommets de la classe médiatique. Son tort ? Ne pas avoir supporté la violence des atrocités commises par
"l'armée israélienne"
à Gaza, et s'être exprimé à ce sujet.

De l'islamophobie à la cause palestinienne


Tout commença le 13 novembre, lorsque Zineb El Rhazoui, qui n'avait plus twitté depuis près d'un an, posta une longue diatribe pour dénoncer la férocité de Tsahal, et le silence malsain qui l'entourait.


La publication de Zineb El Rhazoui du 13 novembre 2023.

Il n'en fallait pas plus que que la survivante de l'attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, une habituée des prises de positions islamophobes, se retrouve jetée au pilori de la classe politico-médiatique. Élus, philosophes, chroniqueurs... Tout le beau monde qui dicte l'opinion en France y est allé de son commentaire.


Du regret de ses anciens collègues journalistes au désaveu de ses anciens camarades des luttes pour l'émancipation féministe, en passant par l'accusation de
"retour à l'islamisme"
ou celle, plus farfelue encore, d'une Zineb
"sous takiya"
qui se serait révélée au grand jour, Mme El Rhazoui a pu découvrir ce qu'enduraient ceux que jadis elle ciblait.

La polémique aurait pu en rester là.
"Zineb n'est plus des nôtres, passons à autre chose".
C'était sans compter sur le panache de l'écrivaine, visiblement plus attachée au fait de se faire entendre que de refaire le tour des plateaux TV, et sa capacité à ne pas garder sa langue dans sa poche, ou plutôt ses doigts loin de son téléphone.

Depuis le jour de son témoignage de solidarité et de soutien envers la cause palestinienne, Zineb El Rhazoui n'a pas passé une journée sans twitter sur le sort des Gazaouis, informant sa communauté sur les réalités de ce conflit.


"Votre Prix Simone Veil, désormais entaché de sang"


Jusqu'à ce samedi 9 décembre, où Mme Rhazoui partagea une publication d'un historien juif comparant Israël au régime nazi et Gaza à un camp de concentration.


La publication partagée par Zineb El Rhazoui le 9 décembre

C'en était trop pour le petit-fils de Simone Veil qui sollicita la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pecresse, afin de retirer le prix Simone Veil à Mme Rhazoui.



Pourtant en week-end, le lendemain Valérie Pécresse se soumit à sa demande et publia sur X un message informant le public que le Prix Simone Veil était retirée à l'écrivaine.



En guise de réponse, Zineb El Rhazoui a adressée à la présidente de région un long courrier de 5 pages où elle ne mâche pas ses mots et où tout le monde en prend pour son grade: dénonciation du deux poids deux mesures de l'occident, le soutien aveugle à Israël, le fait qu'elle ne soit adulée que lorsqu'elle tape sur ceux qui lui ressemblent, etc. Un courrier impressionnant que nous vous invitons à découvrir et à méditer.


La réponse officielle de Zineb El Rhazoui

Si de nombreux commentateurs voient dans l'affaire El Rhazoui un volte-face à l'opposé de leur valeurs, d'autres ne sont pas dupes et considèrent que son soutien aux palestiniens ne saurait faire oublier le nombre incalculable de polémiques islamophobes qu'elle a déclenchées.

Nous ne pouvons qu'espérer que le retour à la raison de Zineb soit complet, et qu'il s'accompagne pour cela d'un abandon de cette islamophobie qui l'a propulsé sur les devants de la scène.


D.B


À lire également:


#France
#Zineb El Rhazoui
#Islamophobie
#Cause palestinienne
#Prix Simone Veil
#Valérie Pécresse