L'écrivaine et journaliste franco-marocaine Zineb El Rhazoui, suite à une polémique déclenchée par Valérie Pécresse, a rendu "avec un immense honneur" son Prix Simone Veil. Une distinction "entachée de sang" pour celle qui fut il n'y a pas si longtemps l'une des icônes de l'islamophobie en France.
De l'islamophobie à la cause palestinienne
Tout commença le 13 novembre, lorsque Zineb El Rhazoui, qui n'avait plus twitté depuis près d'un an, posta une longue diatribe pour dénoncer la férocité de Tsahal, et le silence malsain qui l'entourait.
Il n'en fallait pas plus que que la survivante de l'attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, une habituée des prises de positions islamophobes, se retrouve jetée au pilori de la classe politico-médiatique. Élus, philosophes, chroniqueurs... Tout le beau monde qui dicte l'opinion en France y est allé de son commentaire.
Depuis le jour de son témoignage de solidarité et de soutien envers la cause palestinienne, Zineb El Rhazoui n'a pas passé une journée sans twitter sur le sort des Gazaouis, informant sa communauté sur les réalités de ce conflit.
"Votre Prix Simone Veil, désormais entaché de sang"
Jusqu'à ce samedi 9 décembre, où Mme Rhazoui partagea une publication d'un historien juif comparant Israël au régime nazi et Gaza à un camp de concentration.
C'en était trop pour le petit-fils de Simone Veil qui sollicita la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pecresse, afin de retirer le prix Simone Veil à Mme Rhazoui.
Pourtant en week-end, le lendemain Valérie Pécresse se soumit à sa demande et publia sur X un message informant le public que le Prix Simone Veil était retirée à l'écrivaine.
En guise de réponse, Zineb El Rhazoui a adressée à la présidente de région un long courrier de 5 pages où elle ne mâche pas ses mots et où tout le monde en prend pour son grade: dénonciation du deux poids deux mesures de l'occident, le soutien aveugle à Israël, le fait qu'elle ne soit adulée que lorsqu'elle tape sur ceux qui lui ressemblent, etc. Un courrier impressionnant que nous vous invitons à découvrir et à méditer.
Nous ne pouvons qu'espérer que le retour à la raison de Zineb soit complet, et qu'il s'accompagne pour cela d'un abandon de cette islamophobie qui l'a propulsé sur les devants de la scène.
D.B