France / Réforme des retraites: Le RN va voter la motion de censure déposée par la NUPES

18:5911/06/2023, dimanche
MAJ: 12/06/2023, lundi
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Le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu. Crédit Photo: Ludovic MARIN / AFP
Le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu. Crédit Photo: Ludovic MARIN / AFP

Le Rassemblement national (RN) va voter la motion de censure déposée contre le gouvernement par la Nouvelle union populaire écologique et solidaire (NUPES), a annoncé dimanche le député Sébastien Chénu dans une interview à la télévision française.

"Les 88 députés du Rassemblement national seront là pour voter la motion de censure parce que nous voulons la fin de ce texte",
de réforme des retraites, a plaidé le vice-président du parti à l’Assemblée nationale.


Il indique, par ailleurs, que le RN souhaite
"que Mme Borne s'en aille, avec sa réforme sous le bras, et surtout
(…)
qu'il y ait un vote car il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée nationale"
concernant la réforme des retraites.

Sébastien Chénu précise, néanmoins, que le vote de cette motion de censure déposée par l’union de la gauche ne relève par
"d’une alliance"
mais montre que les députés RN sont
"capables de voter une motion de censure déposée par d'autres".

"Le gouvernement a utilisé des artifices pour obliger les Français à accepter cette réforme des retraites, pour leur imposer"
a-t-il déploré au cours de son interview.

À noter que la NUPES a déposé, vendredi, cette motion de censure contre le gouvernement après la tentative avortée, de l’opposition, de faire abroger la controversée réforme des retraites.

La motion, consultée par Anadolu, sera défendue dans l’hémicycle par la députée socialiste Valérie Rabault ce lundi à partir de 16 heures (heure locale).


"Sous la pression de l'Exécutif, la Présidente de l'Assemblée nationale a déclaré irrecevables, au titre de l'article 40 de la Constitution, les amendements proposant de conserver un âge légal de départ à la retraite fixé à 62 ans",
rappellent les députés de la NUPES dans leur texte, qualifiant cette démarche
"d’attaque inédite contre la démocratie parlementaire".

Ils estiment que
"lors de l'examen en Commission des affaires sociales de cette proposition d'abrogation du recul de l'âge de départ à la retraite, la défense des sous-amendements a été empêchée par un détournement de l'article 41 du règlement de l'Assemblée nationale, au mépris du droit d'amendement".

Pointant par ailleurs
"un affaiblissement considérable du droit constitutionnel dont disposent les groupes d'opposition"
, la NUPES considère que la majorité présidentielle se livre à un
"mépris constant depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites".

Cette démarche intervient alors que le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) a retiré, jeudi, sa proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites après qu’elle a été vidée de sa substance en commission des affaires sociales.


Après deux heures d’échanges parfois houleux entre les oppositions et la majorité, l’examen du texte a pris fin de manière prématurée alors que les groupes favorables à l’abrogation de la réforme des retraites accusaient la présidente Yaël Braun-Pivet de bafouer la démocratie.

Cette dernière avait, en effet, affirmé dès mercredi à l’antenne de BFMTV qu’il n’y aurait
"pas de vote sur l’abrogation de la réforme des retraites".

Yaël Braun-Pivet promettait également que les amendements permettant le retour à la retraite à 62 ans,
"seront déclarés irrecevables"
et prévoyait de déclencher l’Article 40 de la Constitution qui permet de rejeter une proposition de loi qui
"aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique".

Pour rappel, la loi de réforme des retraites a été promulguée dans la nuit du 14 au 15 avril dernier par le président Emmanuel Macron malgré une contestation sociale inédite dans tout le pays.


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