Le président français Emmanuel Macron à Bormes-les-Mimosas, un village du sud-est de la France, le 17 août 2024.
La France insoumise (LFI) a menacé de destituer Emmanuel Macron, l'accusant de coup de force institutionnel contre la démocratie après les élections législatives. Le Parti socialiste prend ses distances.
La France insoumise (LFI) a menacé d'engager une procédure de destitution contre le président Emmanuel Macron, accusé de
"coup de force institutionnel contre la démocratie"
pour son refus
"de prendre acte"
des résultats des élections législatives de juillet dernier.
C'est ce qui ressort d'un texte publié dans La Tribune dimanche, cosigné par le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, le coordinateur du parti, Manuel Bompard, et la patronne des députés LFI, Mathilde Panot.
"Emmanuel Macron serait sur le point de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat politique des dernières élections législatives qu'il a perdues, après avoir perdu auparavant les élections européennes. Ce serait une décision sans précédent dans le monde des régimes parlementaires et dans le système de la démocratie représentative"
, écrivent-ils.
"Nous donnons à cette tribune un rôle concret d'avertissement solennel"
à Emmanuel Macron, qui
"doit savoir que tous les moyens constitutionnels seront utilisés pour le démettre plutôt que nous soumettre à son mauvais coup contre la règle de base de la démocratie: en France, le seul maître est le vote populaire"
, ajoutent-ils.
"On peut qualifier de coup de force institutionnel contre la démocratie la décision du chef de l'État"
, déplorent les Insoumis.
Le PS se distance
Pour sa part, le Parti socialiste (PS), partenaire de gauche de FI au sein du Nouveau Front populaire (NFP), a pris ses distances avec la menace agitée par les Insoumis. La proposition d'initier une destitution d'Emmanuel Macron
"n'engage que leur mouvement"
et non l'ensemble de la gauche unie au sein du NFP, a écrit le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur X.
Et d'ajouter:
"La réponse à une nomination d'un Premier ministre qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure".
"Au-delà de ce que chacun peut penser de l'initiative, la destitution est impraticable. Elle suppose une majorité des deux tiers dans les deux assemblées"
, conclut Faure.
Vendredi, l'Élysée a fait savoir qu'Emmanuel Macron avait convié les chefs de partis le 23 août en vue de consultations avant la nomination d'un Premier ministre,
"pour continuer à avancer vers la constitution d'une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays".