Rappel des dix moments-clés d'un projet qui fait suite à une première tentative de réforme, plus ambitieuse, durant le premier mandat de M. Macron, stoppée net en mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.
Après une période de consultations, la Première ministre Elisabeth Borne dévoile le 10 janvier 2023 une réforme qui prévoit le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans à l'horizon 2030 et le relèvement de la pension minimum pour les carrières complètes à temps plein à 85% du salaire minimum net.
Front uni des syndicats contre le projet: ils mobilisent massivement le 19 janvier avec "plus de deux millions" de manifestants selon le syndicat CGT, et 1,12 million de participants selon le ministère de l'Intérieur.
Le 31 janvier, une deuxième journée de protestation réunit des cortèges record: 1,27 million selon la police, 2,5 millions pour les syndicats.
Le 6 février, les débats démarrent à l'Assemblée nationale sous haute tension politique et sous pression de la rue, avec deux nouvelles journées de protestation, le 7 et le 11.
Le débat en première lecture s'achève à l'Assemblée le 17 février, sans débat ni vote sur la mesure-phare du report à 64 ans en raison de l'obstruction de La France insoumise (LFI, gauche radicale).
La mobilisation unitaire du 7 mars est d'une ampleur "historique": 1,28 million de manifestants selon la police, 3,5 millions pour la CGT.
Des mouvements de grève affectent transports, ramassage des ordures, activité dans les dépôts de carburant/raffineries, l'électricité/gaz, l'éducation.
Le Sénat approuve, le 9 mars, l'article sur le recul de l'âge de départ, puis adopte l'ensemble du texte de la réforme le 11.
L'incertitude entourant le vote de certains députés de droite conduit Emmanuel Macron à opter, le 16 mars, pour un passage en force, avec une adoption sans vote à l'Assemblée, comme le lui permet l'article 49.3 de la Constitution française.
Deux motions de censure sont rejetées le 20 mars, dont une, transpartisane, est écartée de justesse. La réforme est adoptée.
Blocages et grèves s'intensifient dans les raffineries, transports et ports. Une neuvième journée de protestation réunit, le 23, plus d'un million de personnes (chiffres police) et est marquée par des violences.
Les méthodes musclées des policiers concentrent les critiques. L'agitation sociale conduit au report de la première visite officielle du roi Charles III en France, fin mars.
Trois nouvelles journées de protestation, les 28 mars, 6 et 13 avril, montrent un essoufflement de la mobilisation.
Le Conseil constitutionnel rend le 14 avril un verdict, très attendu, sur la réforme ainsi que sur un projet de référendum sur les retraites porté par la gauche.