L'alliance d'extrême droite menée par le Rassemblement national (RN), arrivée en tête avec plus de 33% au soir du premier tour des législatives anticipées en France, pourrait ne pas obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale en raison de l'alliance tacite entre les partis de gauche et du centre, avant le second tour prévu dimanche 7 juillet.
Au premier tour, l'alliance d'extrême droite composée du RN plus le parti Les Républicains (LR) tendance Eric Ciotti, a recueilli 10 millions de voix, soit un tiers des suffrages exprimés et place en tête avec 33,15%.
Après le premier tour, 76 députés, sur 577, sont déjà élus. Le RN obtient 37 sièges, contre 32 pour le Nouveau Front populaire. Ensemble pour la République doit se contenter de deux sièges seulement.
Les Républicains de centre-droit et Ensemble pour la République, dont le pourcentage des voix est tombée à 6,6% au premier tour, ont été les plus grands perdants du scrutin.
Par rapport à 2022, l'extrême droite a gagné 14 points, l'alliance de gauche en a gagné deux, la coalition présidentielle en a perdu six et les Républicains quatre. Au second tour, les 501 sièges restants seront départagés et pour qu'un candidat ait le droit de se présenter au second tour, il doit avoir obtenu au premier tour un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits dans la circonscription. Au second tour, la majorité relative suffit pour être élu.
Les sondages suggèrent que l'extrême droite pourrait ne pas obtenir la majorité absolue
Avant le premier tour, le cabinet d'études prévoyait que le RN pourrait obtenir entre 220 et 260 sièges, le Nouveau Front populaire entre 120 et 150 et la coalition présidentielle entre 80 et 130. L'enquête électorale a montré une forte hausse du soutien au Nouveau Front populaire et à la coalition présidentielle de Macron, laissant entendre une alliance tacite contre l'extrême droite.
Seul le bloc d'extrême droite est en mesure d'obtenir la majorité absolue
De nombreux candidats se sont retirés au second tour pour éviter un partage des voix
Selon les résultats du premier tour, trois candidats se sont présentés dans 306 circonscriptions électorales, ce qui a incité plus de 200 candidats d'autres partis à se retirer pour éviter de diviser les votes et donner un avantage à l'extrême droite.
Lors des trois dernières élections, le RN a continué à glaner des voix. Plus récemment, lors des élections européennes du 9 juin, il a viré en tête avec 31,4%.
Macron avait annoncé le 9 juin la dissolution de l'Assemblée nationale dans la foulée des résultats du scrutin européen ainsi que la convocation d'élections législatives anticipées (le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second).