Le rapporteur général du budget du Sénat, Jean-François Husson. Crédit photo: BERTRAND GUAY / AFP
Le sénateur Les Républicains (LR) Jean-François Husson a accusé la secrétaire d'État Marlène Schiappa d'avoir menti devant la commission d'enquête sur le Fonds Marianne.
"Elle ne m'a pas convaincu",
a déclaré le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat et rapporteur de la commission d’enquête sur la gestion du fonds Marianne, dans un entretien accordé ce lundi aux médias du groupe Ebra.
"L’audition de Marlène Schiappa a montré plus que des dysfonctionnements. Elle s’est mise en porte-à-faux à bien des égards, elle n’a cessé de se défausser. Elle se met dans sa carapace, insubmersible, impénétrable"
, a ajouté Jean-François Husson.
"Si Schiappa avait reconnu des fautes, ou admis des légèretés, cela aurait certes démontré une gestion problématique du fonds Marianne, mais même embarrassant, cela aurait été positif d’une certaine manière. À sa place, je démissionnerais. Notre rapport conclura qu’elle ne dit pas la vérité"
, a souligné le sénateur LR de Meurthe-et-Moselle. Et de conclure:
La justice fera son travail derrière, car nous ne sommes pas des juges.
Pour rappel, la semaine dernière, la secrétaire d'État à la Vie associative a été entendue par une commission d'enquête sénatoriale sur la gestion du Fonds Marianne doté de 2,5 millions d’euros créé par l’ancienne ministre en charge de la Citoyenneté afin de "
défendre les valeurs de la République".
L'objectif était de combattre ce qu'elle qualifiait de
.
Une partie de cette somme a notamment servi à cibler des opposants politiques, des personnalités engagées contre l’islamophobie, une correspondante d'Anadolu en France, ainsi que le média.
Outre cette commission sénatoriale, l’utilisation de ces fonds fait également l’objet d’une enquête du Parquet national financier (PNF) et d' Inspection générale de l’administration (IGA).
Par ailleurs, la semaine dernière, une perquisition a été menée au domicile du préfet Christian Gravel, à la tête du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) qui pilotait le Fonds Marianne, une semaine après sa démission et son incrimination par le rapport de l’IGA rendu public le jour-même.
Ce rapport accablant estime que
"l’appel à projets n’a été ni transparent ni équitable"
, que
"l’utilisation de la subvention"
par l’une des associations
"n’a pas été conforme aux objectifs fixés"
et que
"le secrétariat général du CIPDR n’a pas accompli les diligences nécessaires au bon suivi de l'exécution de la subvention".
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