ÉDITION:

France: aucun laissez-passer n'a été demandé pour évacuer Yasmine Znaidi et son fils, bloqués à Rafah

18:584/01/2024, Perşembe
MAJ: 4/01/2024, Perşembe
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Coucher de soleil sur la frontière égyptienne depuis les camps de tentes des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 décembre 2023.
Crédit Photo : AFP /
Coucher de soleil sur la frontière égyptienne depuis les camps de tentes des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 décembre 2023.

Le 24 octobre dernier, Yasmine Znaidi, annonçait sur son compte Instagram, le décès de deux de ses enfants, Janna et Obeida, après le bombardement de leur logement, à Gaza.

Cette Française de 43 ans et son fils Omar, âgé de seulement trois ans, sont les seuls survivants de la frappe israélienne qui a décimé leur famille, et vivent depuis dans des conditions particulièrement difficiles, espérant regagner la France.


Malgré toutes les démarches effectuées par son avocat, Maître Nabil Boudi, aucun laissez-passer ne lui a été octroyé par les autorités israéliennes et ce dernier assure que:


Rien ne prouve que la France fait les efforts nécessaires pour l'obtenir.

Un document exclusif obtenu par Anadolu, montre que les inquiétudes de l'avocat parisien sont fondées.


Les noms de Yasmina Znaidi et de son fils Omar n'apparaissent pas sur la liste fournie par la France à Israël en vue de l'obtention d'un laissez-passer.

Cette liste, datée de fin décembre, ne mentionne que 14 personnes, toutes de nationalité palestinienne et que Paris souhaite rapatrier sur son territoire.


Contacté par Anadolu après l'obtention de ce document, Maître Boudi déplore l'absence d'assistance du Quai d'Orsay, alors même que, saisi par ses soins, le tribunal administratif de Paris a enjoint la France à faire le nécessaire pour que Yasmine Znaidi et son enfant, puissent sortir de la Bande de Gaza.


Dans une décision rendue le 22 décembre et qui donnait 24 heures au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères pour agir, le juge administratif pointait:


La carence de l'État français porte une atteinte grave et manifestement illégale à la dignité de la personne humaine et aux droits de son enfant.

L'avocat de la mère de famille, qui a par ailleurs adressé une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron pour l'alerter sur le sort de sa cliente, rappelle que
"la France doit protéger tous ses ressortissants"
et que laisser "
un enfant de trois ans, blessé dans la rue, est inacceptable"
.

Il explique que dès le 17 novembre, Yasmine Znaidi
"a sollicité l'intervention des services consulaires français en urgence afin qu'elle et son fils puissent quitter la Bande de Gaza".

Et de poursuivre:
"Malgré ses démarches, aucune solution n'a été apportée et cette dernière a été contrainte de se déplacer, seule avec son fils, dans des conditions affreuses et inhumaines, jusqu'à réussir à rejoindre Rafah, le 20 novembre".

Selon Nabil Boudi, la quadragénaire et son fils
"vivent actuellement à la rue et sont dépourvus de soins alors qu'ils sont tous les deux blessés et dans un état inquiétant".

Le conseil précise par ailleurs qu'une nouvelle procédure juridique est en cours afin que la décision, rendue fin décembre et qui demande à la diplomatie française de faire le nécessaire, soit exécutée et respectée.


Le 30 décembre dernier, alors que le Quai d'Orsay annonçait la prise en charge médicale, en France, de deux enfants palestiniens blessés dans les bombardements israéliens, Nabil Boudi a directement interpellé Catherine Colonna dans une publication sur le réseau social X.


L'avocat au Barreau de Paris, Nabil Boudi.

"Bonsoir Madame la Ministre, Omar, un enfant de 3 ans gravement blessé, est coincé à Rafah, sous les bombardements, avec sa mère. Tous les deux sont Français, qu'attendez-vous pour les rapatrier? D'autant plus que votre ministère a été condamné par la justice française à leur accorder un laissez-passer. Nous n'avons cessé de vous envoyer plusieurs courriers officiels, plusieurs e-mails, depuis des semaines, or à ce jour aucun membre de votre ministère n'a daigné répondre à nos sollicitations. Pas la moindre considération pas la moindre marque de respect de votre ministère. Une question demeure, pourquoi la France est-elle si mal à l'aise sur le sujet de ses ressortissants assiégés à Gaza?"
a-t-il grincé dans un message partagé plus d'un millier de fois.

Et sa publication a notamment été reprise par le député LFI (La France Insoumise), Thomas Portes, qui demande lui aussi des comptes à la cheffe de la diplomatie.


"Il se nomme Omar. Il a 3 ans. Il a été blessé suite à des bombardements de l'armée israélienne. Il est bloqué à Rafah. Il doit subir une intervention chirurgicale en urgence à une hanche qui ne cesse de s'infecter. Catherine Colonna, allez-vous laisser mourir cet enfant?"
, a-t-il interrogé.

Le député français LFI de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes.

Pour rappel, interrogé fin octobre concernant le sort de cette famille, le Quai d'Orsay indiquait que la sécurité des ressortissants français était une priorité.


Depuis, les demandes d'informations formulées par Anadolu dans ce dossier, sont restées sans réponse.


Les deux enfants décédés de Yasmine Znaidi sont les seuls Français dont la mort a été confirmée dans la Bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre.

À noter par ailleurs que la mère de famille, dont l'époux est présenté comme membre de la résistance palestinienne, a fait l'objet d'une condamnation, en 2019, pour
"association de malfaiteurs terroriste"
et "
financement d'une entreprise terroriste"
pour avoir géré une association qui aurait fait des dons à la population de Gaza et dont certains bénéficiaires appartiendraient au Hamas (la France considère le Hamas comme un groupe terroriste, ce qui n'est pas le cas de tous les pays).

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