France: 13 militants de l'ultradroite jugés pour avoir projeté d'assassiner Macron

14:3817/01/2023, Salı
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Crédit photo : PEXEL
Crédit photo : PEXEL

Le procès de 13 militants d'ultradroite, soupçonnés d'avoir projeté des actions violentes, dont un projet d'attaque au couteau en novembre 2018 contre le Président français, Emmanuel Macron, s'ouvre ce mardi au Tribunal correctionnel de Paris.

Au cours du procès qui durera trois semaines, les magistrats devront déterminer si les onze hommes et deux femmes, jugés pour 'association de malfaiteurs terroristes', étaient prêts à passer à l'action pour assassiner le président et pour renverser l'État ou s'il s'agissait d'un projet qui n'en était qu'à son stade embryonnaire.


En novembre 2018, le Président Macron a réalisé, pendant une semaine, plusieurs déplacements de commémorations dans l'Est de la France, pour le Centenaire de l'Armistice de la première guerre mondiale. C'est à cette occasion que les prévenus avaient imaginé s'en prendre au chef d'État français.


L'un des prévenus, dénommé Mickaël Iber, a reconnu, face aux forces de la paix, avoir fait cette déclaration pendant une réunion à propos du président :


Je le prends par la main, je tire, et tac tac et j'utilise un couteau.

Jean-Paul Bouyer, autre prévenu, confirme que Mickaël Iber a bien prononcé cette phrase, et lui avait suggéré l'idée de faire usage d'un couteau en céramique, plus difficile à détecter.


Bouyer, alors âgé de 62 ans, un ex gérant d'un garage reconverti en directeur d'exploitation forestière au Gabon, participe à des stages de survivalisme pour s'entraîner au combat et est très actif et fortement suivi sur les réseaux sociaux où il publie des messages de haine à l'encontre du Président français, qu'il qualifie de
"petit clown"
.

"Tu dois être le prédateur qui doit éliminer celui ou ceux qui cherchent à te nuire. C'est le cas de nos jours avec ce petit clown"
, peut-on ainsi lire sur son profil Facebook, le 16 octobre 2018.

Bouyer et trois autres hommes ont été interpellés le 6 novembre 2018 en Moselle, chez l'un des trois hommes, alors que la veille, le directeur d'exploitation forestière était parti de l'Isère où il habite pour aller dans l'est de la France.


C'est à ce moment-là, que la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), alertée depuis quelques jours, craint un passage à l'acte imminent.
Les forces de la paix retrouvent un poignard d'une lame de 15 centimètres et un gilet militaire dans le véhicule utilisé par Bouyer et les quatre accusés admettent avoir évoqué, la veille, l'idée de tuer le président Emmanuel Macron, assurant toutefois que rien n'était planifié, qu'il ne s'agirait de rien de plus qu'une discussion.

D'autres interpellations ont eu lieu dans le cadre de l'enquête qui met à jour un groupe d'individus appartenant à l'ultradroite, notamment au groupe identitaire les Barjols, dont faisait partie Jean-Paul Bouyer, avant de le quitter quelque temps avant son arrestation.


Parmi les personnes arrêtées, figure notamment un dénommé Denis Collinet, intercepté le 13 mars 2020.
Il reconnaît être le fondateur du groupe qui prêche la théorie du
"grand remplacement"
et de pratiquer des entraînements paramilitaires.

Lors de leurs réunions secrètes, les participants vêtus de tenues militaires se prennent en photos, notamment en brûlant des drapeaux de l'Union européenne et évoquent divers projets :
enlèvement de députés, séquestration du personnel d'une raffinerie, coup d'État avec 500 soldats russes qui assaillent l'Élysée...

Outre ces projets, les prévenus prévoient également de brûler des mosquées alors qu'ils évoquent leur phobie d'une
"islamisation de la France et l'instauration de la charia"
.

Selon les enquêteurs, une réunion organisée en Moselle à la fin 2017 serait le
"point d'orgue de la préparation d'actions violentes par les membres du groupe"
. Huit des treize prévenus ont participé à cette réunion.

Selon l'instruction,
"il est établi que les projets d'actions violentes conçus par les membres du groupe des Barjols [...] visaient exclusivement à troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur, d'une part en conduisant des actions violentes à l'encontre du chef de l'État et des membres du gouvernement afin de renverser par la force les institutions en place et d'autre part en visant des lieux symboliques tels que des mosquées"
.

L'une des réponses à trouver au cours de ce procès est de savoir s'il existe une
"entente terroriste"
, selon l'instruction.
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