Crédit Photo: Ebrahim HAMID / AFP
Les autorités de la région éthiopienne du Tigré ont mis en garde vendredi contre une famine imminente, due à la sécheresse et aux effets persistants de la guerre qui a opposé pendant deux ans le gouvernement fédéral à cette région du nord du pays.
Plus de 91% de la population du Tigré est
"exposée au risque de famine et de mort"
, a déclaré sur X Getachew Reda, le président de l'administration intérimaire de la région, en appelant à l'aide le gouvernement éthiopien et la communauté internationale.
M. Getachew est allé jusqu'à comparer la situation à la famine des années 1980 en Ethiopie, qui fit environ un million de morts.
Son administration a déclaré la situation d'urgence dans les zones sous son contrôle, mais dispose de ressources limitées pour gérer la crise, a-t-il expliqué.
"Le gouvernement éthiopien et la communauté internationale ont fait leur part pour faire taire les armes. Ils doivent désormais faire leur part pour faire face à la catastrophe humanitaire imminente"
, a lancé M. Getachew.
"Depuis la signature de l'accord de Pretoria, des milliers de Tigréens sont déjà morts par manque de nourriture"
, a-t-il assuré, en référence à l'accord de paix de novembre 2022 qui a mis fin à la guerre entre les rebelles tigréens et Addis Abeba.
La situation sur le terrain dans le nord de l’Ethiopie ne peut être vérifiée de manière indépendante, car l’accès des médias au Tigré est restreint par le gouvernement fédéral.
Pour M. Getachew, le risque de famine imminente est dû aux effets de la guerre (déplacements massifs, destruction des établissements de santé), à la sécheresse suivie de pluies destructrices, ainsi qu'à la suspension temporaire cette année de l'aide des Etats-Unis et du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU.
L'USAID et le PAM ont interrompu en juin toute aide alimentaire à l'Ethiopie, au motif de détournements, et leurs livraisons ne reprennent que lentement.
"Bien que l'aide ait été rétablie sur une base limitée, ce qui parvient aux nécessiteux n'est qu'une fraction de ce qui serait nécessaire pour répondre aux besoins actuels"
, a déclaré M. Getachew.
Dans un communiqué le 22 décembre, l'agence de l'ONU chargée de la coordination humanitaire (Ocha), avait déjà mis en garde contre le risque, jusqu'en mai 2024, d'une détérioration de la situation alimentaire au Tigré.
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