Aller au lycée d'Urif en Palestine occupée, c'est comme "entrer en prison", assure son directeur adjoint. Au-dessus du mur d'enceinte et sa peinture de Schtroumpf au bleu fané, des grillages rouillés, et, avec en arrière-plan la colonie israélienne de Yitzhar, la "peur d'être attaqué".
Dans ce territoire occupé par Israël depuis 1967, quelque 490.000 Israéliens vivent dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de trois millions de Palestiniens.
Depuis le 7 octobre, 519 Palestiniens ont été tués en Palestine occupée par des soldats ou colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.
"Cauchemar"
Dans le bureau de M. Chéhadeh, du carrelage noirci par les flammes, stigmate selon lui d'un incendie d'origine criminelle. Sur le toit, des panneaux solaires brisés.
Parfois l'armée nous harcèle, nous envoie des bombes lacrymogènes et des bombes assourdissantes et nous empêche d'aller à l'école.
Ce bilan s'est alourdi avec la mort d'un collégien de 15 ans qui évacuait son école à vélo quand une balle l'a fauché le 21 mai lors d'un raid militaire israélien ayant entraîné d'intenses combats avec des groupes armés palestiniens à Jénine (nord de la Palestine occupée).
Décrochage
À Urif, en raison d'attaques répétées de colons, les responsables du lycée expliquent avoir rajouté des barbelés sur les clôtures, et une toile à l'entrée contre les jets de pierres qui a coûté l'équivalent de 62.500 euros.
Dans les classes, les lourds rideaux pourpres sont tirés sur les fenêtres barrées d'un double grillage, et des simulations d'évacuation régulièrement menées.
D'autres ont abandonné pour aider les parents privés de revenus depuis que la frontière avec Israël leur est fermée.