L'évacuation de touristes français s'intensifie en Nouvelle-Calédonie suite à une série d'émeutes meurtrières. Malgré la visite du président Emmanuel Macron et ses appels au dialogue, les tensions persistent, exacerbées par des enjeux politiques et économiques sensibles, notamment autour de la réforme électorale.
Après des Australiens et des Néo-Zélandais, des touristes français ont été évacués de Nouvelle-Calédonie samedi, au lendemain de la mort d'une septième personne dans les émeutes qui continuent de secouer l'archipel du Pacifique Sud malgré une visite du président Emmanuel Macron.
Des touristes ont décollé à bord d'appareils militaires vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande depuis l'aérodrome de Magenta à Nouméa. L'aéroport international de Tontouta, fermé aux vols commerciaux depuis le 14 mai, le restera au moins jusqu'à mardi.
La situation se débloque petit à petit pour les nombreuses personnes prises au piège dans l'archipel français du Pacifique Sud, secoué par des émeutes depuis le 13 mai.
Un septième mort dans les émeutes
Vendredi, le procureur de Nouméa Yves Dupas a annoncé qu'un homme de 48 ans avait été tué par un policier.
Aucun, hormis le décès accidentel, n'était à imputer jusque-là aux forces de l'ordre selon les autorités.
Tensions persistantes malgré l'intervention d'Emmanuel Macron
C'est l'adoption par les sénateurs et les députés à Paris d'un projet de loi controversé qui a mis le feu aux poudres, déclenchant une vague de violences que l'archipel n'avait plus connue depuis quatre décennies.
Le texte en question prévoit l'élargissement du corps électoral pour les scrutins provinciaux en Nouvelle-Calédonie, actuellement réservés aux natifs et aux résidents arrivés avant 1998 ainsi qu'à leurs descendants.
Le peuple autochtone Kanak représente plus de 41% de la population locale.
La Nouvelle-Calédonie face à une crise profonde
Prônant toutefois le dialogue, le chef de l'État entend donner la priorité à un accord, à trouver entre loyalistes et indépendantistes d'ici la fin du mois de juin, pour qu'il puisse ensuite être "soumis au vote des Calédoniens".
L'état d'urgence instauré le 16 mai continue d'y prévaloir: couvre-feu nocturne, interdiction de rassemblement, de transports d'armes et de vente d'alcool, bannissement de l'application TikTok.
Son économie repose essentiellement sur le nickel, dont elle concentre 20 à 30% des réserves mondiales.
Le secteur, qui emploie directement ou indirectement 20 à 25% des salariés calédoniens, est gravement mis à mal par les émeutes.
Dans un message interne diffusé mercredi, l'intersyndicale de la Société Le Nickel a appelé à permettre de nouveau l'acheminement de minerai, perturbé par les mouvements de protestation, faute de quoi son avenir serait compromis.