Présidentielle au Mozambique: quatre candidats, un favori clair

11:167/10/2024, Pazartesi
AFP
Des partisans du Front de libération du Mozambique (FRELIMO) scandent des slogans lors d'un rassemblement à Beira le 6 octobre 2024. Les électeurs mozambicains se rendront aux urnes le 9 octobre 2024 pour élire leur prochain président.
Crédit Photo : Zinyange Auntony / AFP
Des partisans du Front de libération du Mozambique (FRELIMO) scandent des slogans lors d'un rassemblement à Beira le 6 octobre 2024. Les électeurs mozambicains se rendront aux urnes le 9 octobre 2024 pour élire leur prochain président.

Plus de 17 millions d'électeurs mozambicains sont appelés mercredi à voter pour leur futur président, le sortant Filipe Nyusi ne pouvant se présenter à un troisième mandat, conformément aux termes de la constitution.

Le Frelimo, parti au pouvoir depuis l'indépendance, est donné grand favori, sans suspense, mais son candidat, l'inconnu Daniel Chapo, affronte trois autres prétendants à la fonction suprême.


Daniel Chapo, l'inconnu favori


Le candidat du Front de libération du Mozambique (Frelimo), Daniel Chapo, choisi en mai par le comité central du parti à la surprise générale, en l'absence de consensus entre factions rivales, est pressenti pour devenir le prochain président du Mozambique.


Âgé de 47 ans, ce gouverneur provincial, sans expérience gouvernementale, serait le premier président du pays né après l'indépendance du Portugal en 1975 et le premier à n’avoir pas été un combattant du Frelimo.

Diplômé en droit, cet ancien professeur de sciences politiques et animateur radio, de grande taille et au front dégarni, est gouverneur de la province centrale d'Inhambane depuis 2016.


Il était, jusqu'à sa désignation comme candidat à la présidentielle, peu connu des électeurs mozambicains.


Venancio Mondlane, l'outsider ambitieux


Élancé et ambitieux, l'outsider soutenu par le parti Podemos, Venancio Mondlane, 50 ans, a suscité l'enthousiasme lors de sa campagne, marqué par ses discours enflammés. Plusieurs experts estiment qu'il fait de l'ombre à la Renamo, principal parti d'opposition au Parlement sortant.


Mondlane, député de la province-ville de Maputo depuis 2015, était candidat de la Renamo aux municipales de 2023. Il a été battu et a vivement dénoncé des fraudes, qui ont donné lieu à d'importantes manifestations.

Avec un visage allongé, une chevelure abondante et souvent vêtu d'un costume trois-pièces, il a quitté la Renamo en juin après avoir échoué à en prendre la direction.


Originaire de la province de Niassa (nord), cet ancien chroniqueur littéraire et animateur de télévision et de radio s'est fait connaître en 2019 lors des manifestations de l'opposition dénonçant des irrégularités massives lors du scrutin présidentiel, où le Frelimo a remporté 73 % des voix.

Après avoir quitté la Renamo, il s'est allié ces derniers mois avec le parti Podemos ("nous pouvons", en portugais), une dissidence du Frelimo.


Ossufo Momade, l'opposant historique


Crâne dégarni, figure imposante et lunettes fines, Ossufo Momade, 63 ans, dirige la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), une ancienne rébellion devenue le principal parti d'opposition, depuis 2019, année de la signature d'un traité de paix définitif avec le gouvernement du Frelimo.


Engagé très jeune dans l'armée, il rejoint la Renamo peu après le début de la guerre civile (1975) et devient l'un des principaux chefs militaires lors de la signature des accords de paix de 1992.


Son mouvement rejoint officiellement l'opposition au régime et M. Momade est élu député en 1999, un mandat qu'il conserve pendant 18 ans. Il prend la tête du parti après le décès soudain de son dirigeant Afonso Dhlakama en mai 2018.

Lorsque le Frelimo a remporté les municipales en 2023, Momade a dénoncé des fraudes et appelé à manifester.
"C'est le début de la révolution au Mozambique"
, a-t-il déclaré.

Lors de rassemblements dans les grandes villes, plusieurs manifestants sont
"accidentellement"
tués par la police.

Lutero Simango, au centre-droit


Lutero Simango, 64 ans, dirige la troisième force politique du pays, le Mouvement démocratique mozambicain (MDM) de centre-droit, depuis 2021, date à laquelle il a succédé à son frère influent, Daviz Simango, aujourd'hui décédé.


Le MDM a été créé en 2009 après une scission avec la Renamo.


Simango a centré sa campagne sur l'économie et l'accès à la santé. Il dénonce régulièrement la corruption au sein du Frelimo, qualifiant ses responsables de
"voleurs habillés en rouge",
la couleur du parti.

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