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Dans les rues animées de Maputo, capitale du Mozambique, l'absence de suspense est palpable à quelques jours des élections prévues le 9 octobre pour élire le prochain président et le Parlement. Pour José, un agent de sécurité, rien n'y fait : le Frelimo, parti au pouvoir au Mozambique depuis un demi-siècle, "passe toujours en force". "Nos élections ne sont jamais transparentes, les gens votent mais les résultats sont manipulés", assure Jorge, 33 ans.
Partout des drapeaux rouges transpercés d'un soleil cru et des murs défraîchis entièrement tapissés d'affiches du Frelimo, le parti au pouvoir au Mozambique depuis un demi-siècle: à Maputo, capitale de ce pays lusophone d'Afrique australe, l'absence de suspense est palpable mais agite les esprits.
Les élections prévues mercredi pour élire le prochain président et le Parlement laissent peu de place au doute: elles devraient assurer la continuité.
"La commission électorale va annoncer, comme à chaque fois, la victoire du Frelimo. Il n'y a jamais de transparence",
assure Jorge 33 ans, qui vend des données mobiles dans la rue et ne souhaite pas donner son nom. Les résultats
mais
"si on veut du changement",
il faut se déplacer.
Le pays pauvre, aux fortes inégalités,
"s'enfonce et manque de tout, surtout à la campagne: écoles, hôpitaux, infrastructures, eau, électricité",
opine José, 29 ans, un garde de sécurité qui passe un moment avec ses copains vendeurs de rue.
"Moi je veux que le Frelimo perde",
ajoute-t-il.
"Mais on sait qu'ils vont voler le scrutin, ils l'ont fait par le passé et vont le refaire. Le Frelimo passe toujours en force".
A chaque carrefour, des panneaux géants affichent le visage de Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir, en chemise blanche ouverte au col sur fond rouge, et les slogans
et "
Dans un modeste restaurant du centre, une jeune fille entre un drapeau du Frelimo noué au-dessus de son jean.
"Ils nous proposent de l'argent pour les porter",
confie-t-elle. L'équivalent de quatre euros, soit de quoi manger un jour ou deux en faisant attention.
Les serveurs d'un café de la rue voisine, connue pour ses soirées DJ endiablées, portent des T-shirts à l'effigie du futur président et des casquettes assorties. Ils n'ont rien à dire, ils ne font
Le soleil tenace décolle les affiches dans le quartier du marché central, les faisant flotter au vent. Le Frelimo, ancien mouvement rebelle marxiste dont le logo présente un épi de maïs et un tambour à l'esthétique soviétisante, monopolise l'espace, face aux opposants de la Renamo, le parti Podemos ou encore le MDM.
Une femme, qui marche une bassine d'oranges en équilibre sur la tête, croise un pick-up du Frelimo qui crache un air entraînant à l'aide de deux immenses enceintes à l'arrière.
"Votez Chapo! Votez pour le Frelimo!",
reprend en boucle le refrain.
beugle à son passage, en langue locale changane, un vendeur d'accessoires pour téléphones portables, barbichette courte et crâne rasé, installé sur une petite table posée sur le trottoir.
lancent un peu plus loin, un petit groupe devant une charrette pleine de noix de coco fraîches.
La camionnette s'arrête devant le marché, où des militants du Frelimo installent une petite estrade, esquissant distraitement quelques pas chaloupés.
"Ils vont boire et manger pendant quelques heures et rentrer chez eux",
commente un passant désabusé.
De nombreux policiers, certains en gilets pare-balles et uniforme kaki, sillonnent le centre où l'avenue Karl Marx, parallèle à l'avenue Vladimir Lénine un peu plus loin, rejoint l'artère Mao Tse Tung, côtoyant des héros de guerres d'indépendance de tout le continent.
Dans le marché Janet, entre stands de légumes et coiffeuses qui tressent patiemment leurs clientes, une sono fait irruption avec un groupe d'une vingtaine de jeunes militants d'un petit parti confidentiel, habillés de blanc.
Le Frelimo peut-il un jour être détrôné?
"Je n'en sais rien, beaucoup de partis veulent gagner",
avance prudemment leur aîné Carlos Mahisso, 47 ans, casquette vissée sur le front.
"Si nous obtenons des sièges au Parlement, nous pourrons au moins discuter des règles au Mozambique",
veut-il croire.
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