Dans un stade de Benoni, près de Johannesburg, plusieurs milliers de partisans arborant T-shirts, drapeaux et parasols flanqués du slogan "Sauvons l'Afrique du Sud" ont participé dimanche au dernier meeting de l'Alliance démocratique (DA).
De nombreux électeurs, partagés entre loyauté pour le Congrès national (ANC) qui a libéré le pays du joug de l'apartheid et une désillusion grandissante nourrie par un quotidien marqué par un chômage endémique ainsi que des pénuries d'eau et d'électricité trente ans après l'avènement de la démocratie, pourraient se détourner du parti historique.
La multiplication des affaires de corruption impliquant des figures de l'ANC a aussi profondément entamé la confiance des électeurs. Et le parti risque, pour la première fois, de perdre sa majorité absolue au Parlement, oscillant entre 40 et 46% des voix dans les sondages.
La veille, lors du dernier rassemblement de l'ANC dans un énorme stade de Johannesburg qui n'a pas fait le plein, le président Cyril Ramaphosa a de nouveau souligné dans un discours fleuve les progrès accomplis depuis la fin de l'apartheid pour les 62 millions de Sud-Africains.
Le chef d'Etat de 71 ans, qui compte sur un second mandat, a répété qu'une victoire de son parti est selon lui inéluctable.
Le même jour, le parti du sulfureux ex-président Jacob Zuma (2009-2018) a appelé ses partisans à une démonstration de force dans la province rurale du Mpumalanga (est), bastion traditionnel du Congrès national africain (ANC).
La formation baptisée Umkhonto We Sizwe (MK), qui pourrait rafler jusqu'à 14% des voix le 29 mai, selon des enquêtes d'opinion, et comptait M. Zuma comme tête de liste, a accaparé la campagne.
Mais l'ancien pilier de l'ANC de 82 ans, encore jugé pour corruption, a finalement été déclaré inéligible à quelques jours du scrutin en raison d'une condamnation à la prison en 2021. Sa photo apparaîtra toutefois sur les bulletins de vote déjà imprimés.