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Elections en Afrique du Sud: l'opposition promet la fin du règne de l'ANC

Le principal parti d'opposition en Afrique du Sud a promis de détrôner l'ANC aux élections législatives mercredi, le parti au pouvoir depuis la fin de l'apartheid risquant d'enregistrer un recul historique à l'issue du scrutin annoncé comme le plus disputé des trente dernières années.

18:37 - 26/05/2024 Pazar
MAJ: 18:12 - 26/05/2024 Pazar
AFP
John Steenhuisen (C), leader de l'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition sud-africain, saluant ses partisans à son arrivée au stade Willowmoore Cricket de Benoni, le 26 mai 2024, pour le rassemblement "DA's We Can Rescue South Africa" (Nous pouvons sauver l'Afrique du Sud), avant les élections sud-africaines prévues le 29 mai 2024.
Crédit Photo : Phill Magakoe / AFP
John Steenhuisen (C), leader de l'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition sud-africain, saluant ses partisans à son arrivée au stade Willowmoore Cricket de Benoni, le 26 mai 2024, pour le rassemblement "DA's We Can Rescue South Africa" (Nous pouvons sauver l'Afrique du Sud), avant les élections sud-africaines prévues le 29 mai 2024.

Dans un stade de Benoni, près de Johannesburg, plusieurs milliers de partisans arborant T-shirts, drapeaux et parasols flanqués du slogan "Sauvons l'Afrique du Sud" ont participé dimanche au dernier meeting de l'Alliance démocratique (DA). 


"Mercredi, l'ANC perdra la majorité dont il a abusé pendant des décennies, la majorité qu'il a utilisée pour plonger ce pays dans le chômage, la corruption et la mauvaise gestion",
a promis à la foule le chef de la DA, John Steenhuisen, 48 ans. 

"Nous mettrons fin mercredi au règne de l'ANC et un nouveau chapitre s'ouvrira pour le pays",
a poursuivi dans un discours mêlé de quelques mots en langue locale le leader du mouvement libéral crédité d'environ 25% des intentions de vote mais encore largement perçu comme un parti blanc. 

Le 29 mai, environ 27,6 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour choisir leurs 400 députés, qui désigneront ensuite le prochain président. Une cinquantaine de partis sont en lice. 

De nombreux électeurs, partagés entre loyauté pour le Congrès national (ANC) qui a libéré le pays du joug de l'apartheid et une désillusion grandissante nourrie par un quotidien marqué par un chômage endémique ainsi que des pénuries d'eau et d'électricité trente ans après l'avènement de la démocratie, pourraient se détourner du parti historique. 


La multiplication des affaires de corruption impliquant des figures de l'ANC a aussi profondément entamé la confiance des électeurs. Et le parti risque, pour la première fois, de perdre sa majorité absolue au Parlement, oscillant entre 40 et 46% des voix dans les sondages. 


"Fatiguée des mensonges"


"Je suis ici pour que mes petits-enfants et mes arrière-petits-enfants aient un avenir meilleur",
a expliqué à l'AFP Ann Adams, une boulangère de 69 ans, installée au pied d'une scène où des artistes locaux ont interprété des morceaux de musique country mais aussi d'amapiano lors du meeting de la DA. 

"Je veux que les choses changent, je suis fatiguée des mensonges",
a renchéri Maria Choene, 42 ans, mère de trois enfants au chômage.

La veille, lors du dernier rassemblement de l'ANC dans un énorme stade de Johannesburg qui n'a pas fait le plein, le président Cyril Ramaphosa a de nouveau souligné dans un discours fleuve les progrès accomplis depuis la fin de l'apartheid pour les 62 millions de Sud-Africains.


Le chef d'Etat de 71 ans, qui compte sur un second mandat, a répété qu'une victoire de son parti est selon lui inéluctable. 


"Un amour qui ne fonctionne pas doit cesser. L'ANC a eu sa chance et a échoué",
constate cependant Isaac Tembo, un chômeur de 66 ans, lui aussi dans les rangs de la DA dimanche. 

Le même jour, le parti du sulfureux ex-président Jacob Zuma (2009-2018) a appelé ses partisans à une démonstration de force dans la province rurale du Mpumalanga (est), bastion traditionnel du Congrès national africain (ANC). 


La formation baptisée Umkhonto We Sizwe (MK), qui pourrait rafler jusqu'à 14% des voix le 29 mai, selon des enquêtes d'opinion, et comptait M. Zuma comme tête de liste, a accaparé la campagne. 


Mais l'ancien pilier de l'ANC de 82 ans, encore jugé pour corruption, a finalement été déclaré inéligible à quelques jours du scrutin en raison d'une condamnation à la prison en 2021. Sa photo apparaîtra toutefois sur les bulletins de vote déjà imprimés.


En passant sous la barre des 50%, l'ANC serait contraint à nouer des alliances. Les observateurs prédisent des négociations serrées dans les jours suivant le vote autour de la formation d'un prochain gouvernement de coalition.

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