Des partisans de la résistance populaire armée soudanaise, qui soutient l'armée, montent sur des camions à Gedaref, dans l'est du Soudan, le 3 mars 2024, dans le cadre du conflit en cours au Soudan entre l'armée et les paramilitaires.
Une attaque de drone a fait au moins douze morts et trente blessés mardi à Atbara, ville jusqu'ici épargnée par la guerre sanglante qui ravage le Soudan depuis près d'un an, ont rapporté une source médicale et des témoins.
"Un feu s'est déclenché à Atbara après une attaque de drone pendant un iftar"
, la rupture du jeûne de Ramadan, a indiqué un témoin par téléphone.
Ce repas,
"organisé par et sur la base de la milice Baraa"
, qui combat aux côtés de l'armée,
"rassemblait des civils et des miliciens"
, a affirmé un autre habitant.
"Un mouvement de panique dû au choc de l'explosion"
s'est emparé des habitants d'Atbara, place forte de l'armée, située à 300 km au nord-est de Khartoum, affirme la même source.
Les corps de
"douze tués victimes et trente blessés"
sont arrivés à l'hôpital de la ville, a rapporté une source médicale sans préciser s'il s'agissait de civils ou de miliciens. Un précédent bilan faisait état de sept morts et dix blessés.
Pour l'heure, l'attaque n'a pas été revendiquée.
La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah Al-Burhane, et son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, patron des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.
Mais jusqu'ici, les combats avaient épargné Atbara, où sont localisées des troupes de l'armée dont la mission est de protéger cette ville stratégiquement positionnée sur la route vers Port-Soudan, sur la mer Rouge, où s'est réfugié le gouvernement loyal à l'armée.
Les paramilitaires, qui contrôlent la majorité de la capitale et de vastes pans du pays, possèdent bien des drones mais sont positionnés à 250 km au sud-ouest d'Atbara, sur la route en provenance de Khartoum.
Ces anciens miliciens arabes Janjawids, qui menaient il y a une décennie une politique de terre brûlée au Darfour pour l'ex-président Omar Al-Béchir, contrôlent aussi la majorité du Darfour, région vaste comme la France coupée du reste du pays depuis des mois.
Lundi, des avions
"de l'armée ont bombardé la ville d'El-Facher, faisant des morts parmi les civils",
dans ce chef-lieu du Darfour-Nord, à 800 km de Khartoum,
"où sont regroupés des milliers de civils ayant fui les combats au Darfour",
a dénoncé mardi sur X Tom Perriello, nouvel émissaire de Washington après le départ de son premier ambassadeur au Soudan depuis 25 ans.
Dans l'ensemble du pays, les paramilitaires comme l'armée
"continuent à empêcher l'aide humanitaire d'entrer dans le pays et limitent la liberté de circulation des civils. Ce mépris flagrant pour la vie des civils exacerbe la crise humanitaire et celle des réfugiés qui frappent le Soudan"
, a-t-il ajouté.
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