Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
Des migrants d'Afrique subsaharienne se rassemblent à l'intérieur d'une tente dans un camp à Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax, en Tunisie, le 24 avril 2024.
Plus de la moitié des migrants, réfugiés et demandeurs d'asile, principalement originaires d'Afrique subsaharienne, vivent dans des conditions "inadaptées", à la rue ou dans des campements improvisés en Tunisie, selon une étude du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) publiée mardi.
L'ONG révèle que
de ces migrants survivent dans
"les rues, des parcs publics, des campements (de fortune) et d'autres zones à l'air libre".
La Tunisie, située à moins de 150 kilomètres des côtes italiennes, est, avec la Libye, un point de départ majeur pour les migrants cherchant à rejoindre clandestinement l'Europe.
Le ministère de l'Intérieur tunisien rapporte que plus de 74.464 migrants ont été interceptés en tentant de traverser la Méditerranée vers l'Europe entre le début de l'année et le 14 juillet, dépassant déjà le total de 2023. Cette situation s'est aggravée après un discours xénophobe du président Kais Saied en février 2023, provoquant la perte de logement et de travail pour des dizaines de milliers de migrants subsahariens.
Les migrants restants, rejoints par de nouveaux arrivants via la frontière algérienne, ont été expulsés des grandes villes comme Sfax vers des zones rurales au nord, tandis que des campements de fortune à Tunis ont été évacués de force.
L'étude du FTDES indique que plus des deux tiers des migrants ont dû changer de lieu de vie au moins une fois en raison de
"contraintes sécuritaires"
et de
"violences infligées par la population locale"
. Environ 77% des personnes interrogées déclarent avoir été victimes d'agressions verbales ou physiques, et neuf sur dix renoncent à se faire soigner par peur d'être arrêtées.
Selon le FTDES, les migrants subissent des mauvais traitements en Tunisie et des pressions de l'Union européenne pour renforcer la lutte contre l'immigration irrégulière.
Le pouvoir tunisien exploite cette situation politiquement pour obtenir davantage de fonds internationaux et se présenter comme protecteur des Tunisiens, selon Romdhane Ben Amor, porte-parole du FTDES.
En été 2023, la Tunisie et l'UE ont signé un partenariat prévoyant le versement de 105 millions d'euros en échange d'efforts accrus pour freiner l'émigration clandestine vers l'Europe.
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