L'armée sud-coréenne a annoncé vendredi avoir procédé à des tirs de sommation la veille après un bref passage de la frontière par des soldats nord-coréens, marquant la troisième incursion de ce type en juin.
Plusieurs dizaines de soldats nord-coréens avaient déjà franchi la frontière avec la Corée du Sud, le 9 juin et le 11 juin, avant de battre en retraite sous les tirs de sommation de l'armée sud-coréenne, deux actes accidentels selon Séoul.
Cette incursion était survenue vers 8H30 mardi (23H30 GMT lundi) quelques heures avant la visite d'État en Corée du Nord du président russe Vladimir Poutine, qui s'est conclue sur la signature d'un accord de défense entre les deux pays mercredi, suscitant l'inquiétude des pays occidentaux et de leur allié sud-coréen.
En réaction, la Corée du Sud a annoncé jeudi qu'elle allait reconsidérer une politique lui interdisant de fournir directement des armes à l'Ukraine.
Les deux Corée sont séparées par une zone démilitarisée (DMZ) de quatre kilomètres de large. La ligne de démarcation se trouve au milieu.
Les côtés nord-coréen et sud-coréen de la DMZ sont lourdement fortifiés mais la ligne de démarcation elle-même, située au milieu de cette zone infestée de mines, n'est matérialisée que par de simples panneaux.
Pyongyang a envoyé ces dernières semaines vers la Corée du Sud des centaines de ballons lestés d'immondices tels que mégots de cigarettes, papier hygiénique, et jusqu'à des excréments d'animaux.
Le régime de Kim Jong Un entendait ainsi riposter à l'envoi de ballons remplis de tracts de propagande, et de clés USB contenant de la K-pop et des séries sud-coréennes, par des activistes de l'autre côté de la frontière. Séoul ne peut légalement empêcher ces envois.
Vendredi, Park Sang-hak, un transfuge nord-coréen devenu activiste sud-coréen, a déclaré avoir envoyé jeudi vingt nouveaux ballons de ce type vers le Nord.
La Corée du Nord avait en 2020 coupé tous les liens officiels de communication militaire et politique avec son voisin, et démoli à l'explosif un bureau de liaison intercoréen situé de son côté de la frontière, se plaignant de l'envoi de tracts de propagande contre son régime depuis le Sud.
Le Nord et le Sud ont par ailleurs chacun installé des haut-parleurs près de la frontière dans le but de reprendre les émissions de propagande sonore, suspendues depuis 2018.