Corée du Sud : enquête sur le crash d'un Boeing de Jeju Air, la pire catastrophe aérienne du pays

Crédit Photo : YONHAP / AFP

Des policiers effectuent une descente à l'aéroport international de Muan, à Muan, à quelque 288 kilomètres au sud-ouest de Séoul, le 2 janvier 2025.

La police sud-coréenne a perquisitionné jeudi l'aéroport de Muan, situé dans le sud-ouest du pays, où le crash d'un avion de la compagnie Jeju Air a causé la mort de 179 personnes dimanche.

"En relation avec l'accident d'avion survenu le 29 décembre, une opération de perquisition et saisie est menée depuis 09H00 (00H00 GMT) ce 2 janvier dans trois lieux"

, dont l'aéroport de Muan, le bureau de la compagnie Jeju Air à Séoul ainsi qu'un bureau de l'autorité régionale du secteur aérien à Muan, a précisé la police dans un communiqué transmis à la presse.

La police a ajouté qu'elle comptait
"déterminer rapidement et rigoureusement la cause et la responsabilité de cet accident en accord avec la loi"
.

Selon l'agence Yonhap, ces perquisitions visent à enquêter sur une éventuelle

"négligence professionnelle ayant entraîné la mort".

Dimanche matin, le vol 2216 de la compagnie low-cost Jeju Air, en provenance de Bangkok, a atterri sur le ventre à l'aéroport de Muan, percutant un mur de béton en bout de piste avant de se plier en deux et de prendre feu.

Seules deux personnes sur les 181 à bord -une hôtesse et un steward- ont survécu à l'accident, désormais considéré comme la pire catastrophe aérienne survenue sur le sol sud-coréen.

Enquête sur les causes

Des enquêteurs sud-coréens et américains travaillent sur le site du crash, où les deux boîtes noires du Boeing 737-800 ont été retrouvées.

L'enregistreur des données de vol, endommagé, sera analysé aux États-Unis, a annoncé mercredi Joo Jong-wan, vice-ministre en charge de l'Aviation. La seconde boîte noire, qui contient les conversations du cockpit, a déjà permis une première extraction de données.

En parallèle, les autorités sud-coréennes inspectent les 101 Boeing 737-800 exploités par six transporteurs du pays, en mettant l'accent sur les trains d'atterrissage, qui pourraient être en cause dans l'accident.

Yoo Kyeong-soo, directeur général en charge de la politique de sécurité aérienne, a déclaré que ces inspections avaient pour objectif d’identifier tout dysfonctionnement potentiel.

Réactions politiques et sécurité aérienne

Le président par intérim Choi Sang-mok a insisté jeudi sur la nécessité de
"mesures immédiates"
en cas de découverte de problèmes avec ce modèle d'avion.

"En raison de la grande inquiétude de la population à propos du modèle d'avion impliqué dans l'accident, le ministère des Transports et les agences compétentes doivent conduire une inspection minutieuse des opérations de maintenance et de la formation"

, a-t-il affirmé.

Il a exhorté les autorités à "prendre des mesures immédiates de rectification" si des défaillances sont identifiées.

Pistes d’investigation et hommages aux victimes

Une collision avec des oiseaux est l’une des hypothèses avancées pour expliquer le drame. L’enquête se concentre également sur la présence d’un mur en béton en bout de piste, contre lequel l’avion s’est écrasé avant de prendre feu.

Sur place, l'émotion est vive. À l'aéroport de Muan, des proches des victimes ont déposé des messages, de la nourriture et des fleurs près du lieu du crash.

"Mon coeur, tu me manques tellement"

, peut-on lire sur un message. Un autre dit:

"Ma chère soeur, tu es la personne la plus attentionnée que je connaisse. Je me souviendrai toujours de toi. Je t'aime."

Pour la première fois depuis l'accident, des proches ont été autorisés mercredi à se rendre sur le site du crash. Ils y ont déposé du tteokguk, une soupe traditionnelle de Nouvel An, dans un adieu émouvant, sous les prières d’un moine bouddhiste.

Des centaines de personnes ont aussi rendu hommage aux victimes à travers le pays, provoquant même une saturation du réseau mobile sur certains sites commémoratifs.